Le film commence par un plan séquence aussi beau que virtuose. On n'est pas loin de penser à La soif du mal dans ce mouvement souple et puissant qui introduit le récit tout en imprimant la marque d'un cinéaste brillant. Quoiqu'il fasse, Sono Sion soigne la forme.
Adapté d'un manga populaire et présenté comme un pur divertissement, Tokyo tribe est une comédie musicale à gros budget sur fond de guerre des gangs dans le Tokyo interlope. Trivial et tonitruant, marqué par l'extravagance de son réalisateur, le film évolue comme un long clip de rap et de hip hop aux apparats détournés dans lequel les machos sont ridicules, les chefs de gangs grotesques et les filles survoltées.
Très souvent drôle, notamment quand on comprend l'origine du conflit opposant deux des protagonistes, le film avance au rythme d'une bande son jouissive, le spectateur promené dans la nuit tokyoïte par une sorte de guide interprété par le délicieux Shota Sometani (Himizu).
Le ton est celui de la farce dans un foisonnement visuel et sonore ébouriffant. La caméra bouge à merveille, le montage est précis, les interprètes enthousiastes. Si Tokyo tribe n'est qu'un divertissement, c'est un divertissement haut de gamme !