Oscar du meilleur film 1964, Tom Jones a certes vieilli mais n'en a pas perdu son impertinence. Issu du Free cinéma, Tony Richardson se permet à peu près tout : d'une ouverture en forme de cinéma muet, d'un narrateur qui établit une connivence avec le spectateur dans un ton décalé et méta-représentatif, de regard caméra appuyés, d'arrêt sur image comme autant de focus sur l'absurdité du récit. ..Mais il y a aussi d'une caméra mobile parfois virtuose notamment sur une scène de chasse à courre avec caméra embarquée. Le tout dans un ton goguenard, iconoclaste, irrévérencieux où tous les personnages - nobles compris - apparaissent vulgaires et seulement mus par le sexe et par l'argent. Un grand coup de balai dans le film en costume (trop) souvent académique. De plus, tous les acteurs sont parfaits dans ce film picaresque et décomplexé.