Ça a le goût d'un film de Woody Allen, ça en a l'odeur, mais ce n'est pas réalisé par lui ! De façon assez surprenante, il a joué dans un film qu'il a écrit, mais pas réalisé. Cela s'explique par la nature du projet, qui est à l'origine une pièce de théâtre écrite également par Woody.
Mais, ne voulant pas se répéter et consacrer trop de temps à un sujet qu'il a déjà abordé, alors qu'il a réalisé dans la même période Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander, il décide d'en confier les clés à Herbert Ross, bien qu'il reste quand même scénariste, et garde son personnage d'indécis.
Ici, il joue un cinéphile pur et dur, fan absolu d'Humphrey Bogart, surtout dans son interprétation de Casablanca, qui se fait larguer du jour au lendemain par son épouse. Aidé par le fantôme de Bogart (!), il va se mettre en tête de rencontrer d'autres femmes, et peut-être celle de son meilleur ami...
Au début de sa carrière, Woody Allen, en plus de son écriture, étant souvent dans le jeu physique, avec des moments purement burlesques. C'est encore le cas ici, et je dois dire que c'est assez drôle, pourvu qu'on aime le registre du monsieur. Il est encore impeccable dans ce rôle d'indécis, qui n'est jamais sûr de lui, et sauf dans son amour du cinéma, et qui aura comme guide un mythe du cinéma. Il est à noter que ce dernier est joué par un excellent comédien, Jerry Lacy, et dont l'aspect fantomatique consiste surtout dans des apparitions dans la pénombre, de manière à dissimuler son visage. Mais on retrouve très bien dans ses gestes et l'intonation de voix le Bogart de Casablanca, dont on voit un extrait au tout début du film.
Dans le couple, on trouve l'exquise Diane Keaton, et surtout Tony Roberts, qu'on retrouvera très souvent dans la filmographie de Woody Allen, qui joue encore une fois le meilleur ami du fraichement divorcé.
Ce qui différencie en particulier Tombe les filles..., c'est que l'histoire se passe à San Francisco, et qu'il y a de véritable mise en scène, dont des travellings circulaires. A noter également l'absence de Jazz, typique de chez Woody. Mais à part ça, je dois dire que le forme reste totalement identique à un film première période de Woody Allen, et la surprise a été encore une fois très bonne.