Déroutant.
En sortant de la projection je ne savais pas tellement quoi en penser ni quoi en dire. J'avais aimé, oui, mais je ne savais pas vraiment pourquoi. Il y avait comme un petit grain de sable dans les rouages qui me dérangeait.
Et en fait je crois que c'est ça "Tonnerre". Commencer par vous mettre à l'aise en vous racontant une histoire d'amour plutôt rigolote pour finalement prendre un virage sans prévenir, quitter la route principale pour prendre un chemin de traverse et finalement vous perdre dans les bois.
Vincent Macaigne est encore une fois à la hauteur du rôle qu'on lui confit. Qu'il s'agisse au début du film de jouer un rockeur un peu paumé, en résidence artistique chez son père, ou plus tard d'interpréter ce même rockeur qui pète les plombs.
Son père justement, est incarné par Bernard Menez. Et quel acteur. On est bien loin du trublion qui chantait "Jolie poupée". Il est vraiment très bon, avec un jeu dans la nuance. Dommage qu'on ne le voit pas plus souvent à l'écran.
Face à Macaigne, Solène Rigot, qui incarne le personnage de Mélodie, tient le cap. C'est qu'il en faut pour lui donner la réplique. Rien à redire. Elle arrive à relever le challenge sans se faire écraser par celui qui est en passe de devenir un monstre sacré du jeune cinéma français.
"Tonnerre" : c'est quand l'inattendu débarque dans l'ordinaire. C'est très bien fait, sans grandiloquence, mais avec justesse.
Nous devons bon nombre de passages drôles du film aux personnages secondaires interprétés par de véritables habitants du village. On notera par exemple le vendeur de vin ou mon préféré, le vendeur de sapin de Noël.
"Tonnerre" nous parle d'amour, du coup de foudre, mais aussi du mal qu'il peut faire. On y aborde aussi les relations père/fils. Reproduit-on les mêmes choses sans en avoir conscience ?
S'il est souvent léger dans la première partie, Guillaume Brac s'attarde ensuite à nous montrer la noirceur de ses personnages.
Après le calme vient la tempête.