Professeur de morale à la pension Muche, Monsieur Topaze est un homme d'une intégrité et d'une probité qui forcent le respect. Il est sans doute le seul dans l'institution...
La première partie de la pièce de Marcel Pagnol, dans la classe de Topaze, est très plaisante, qui permet à Fernandel une jolie composition d'aimable instituteur aux idées pures...qu'on peut si facilement abuser et prendre pour un imbécile. Le sujet de la satire ou de la fable se fait jour lorsque Topaze,
renvoyé injustement de son poste,
se met au service d'un conseiller municipal corrompu dont il devient naïvement l'homme de paille et le complice en prévarication.
Sous ses dehors spirituels et affables, le sujet de Pagnol n'en dresse pas moins un constat amer de la nature humaine et cinglant de la société. Au point de transformer le brave Topaze et d'en faire un autre homme.
Les hommes, comme les femmes, s'en donnent à coeur-joie dans la concussion, le cynisme, le chantage, l'affairisme, et aucun n'échappe à la vision désenchantée de l'auteur. On est moins dans la dialectique pittoresque habituelle de Pagnol que dans la démonstration appliquée. Trop sans doute. Car toute la seconde partie du film, dans le giron de l'élu immoral Castel-Vernac (Jacques Morel) et de sa maitresse, apparait bien évidente et bavarde, malgré la qualité des dialogues. La pièce manque très certainement de concision et d'un mode narratif plus implicite.