Quoi, en plus d'être gay il était gérontophile ???

J'ai bien rigolé. Peut-être aux dépens du film.


Faut bien le dire : c'est écrit grossièrement. Après, ce genre de film 'naïf' dans son ambiance, c'est un genre en soi qui demande un certain radicalisme d'écriture. Mais bon, je trouve que c'est drôle parce qu'on se croirait dans une parodie des frères Zucker ou encore une production Adam McKay à l'humour surréalistement étrange.


Je trouve le discours un peu naïf et facile. On est clairement dans une idéalisation et il vaut mieux ne pas trop prendre au sérieux ce qui est dit, ou du moins pas au pied de la lettre. M'enfin, ce lynchage sur la société fait tout de même plaisir même si ça aurait toujours été mieux de les rendre un peu moins cons (parce que bon, on ne tient absolument jamais avec la société, l'auteur ne fait jamais l'effort de leur fournir de bons arguments, c'est un peu dommage).


Si on s'attaque au scénario en soi, c'est un peu facile. Comme les convictions prennent beaucoup trop de place, il ne reste plus qu'à employer de grosses ficelles pour faire avancer l'intrigue. L'héroïne va ainsi changer d'avis en trop peu de temps, et à cause de ça, on a l'impression que les conflits sont inexistants ; au fond, ce n'est jamais que le combat entre les mœurs de société et les convictions de l'auteur. Les scènes se retrouvent elles aussi un peu délaissées, certaines situations manquent clairement d'approfondissement, certaines idées auraient mérité qu'on les exploite davantage, les personnages secondaires ne sont là que pour souffler le vent en sens contraire faisant ainsi tourner la girouette. Le temps passe trop vite aussi : jamais les auteurs ne prennent le temps d'installer quelque chose, si bien qu'on a l'impression que tout le film se déroule en 1 semaine.


Il y a tout de même de bonnes choses. J'aime beaucoup la caractérisation des personnages et cela donne lieu à deux scènes bien foutues ; en fait, ce sont des personnages simples (entendez par là ayant un trait de caractère principal) et l'auteur profite à fond de cet élément, sans trahir quoi que ce soit. Il y a d'autres jolis moments, donc tout n'est pas juste risible dans ce film... c'est juste que ça ne va pas assez loin, que ces deux enfants, par exemple, auraient pu être utilisés davantage au travers de l'intrigue, de même que les amis-ennemis.


Mais bon, de tout cela on en ressort des moments de rire. Il est certain que l'auteur voulait faire rire, c'est juste que c'est vraiment bizarre. La scène du sapin par exemple, avec ce vendeur qui se fait complètement nier mais qui ne comprend rien, qui garde le sourire et ré-attaque constamment avec un nouveau sapin... c'est vraiment le genre de truc qu'on pourrait voir dans du McKay... alors, est-ce que l'auteur est en avance sur son temps ou bien est-il juste assez caricatural pour qu'on en rit ?


Sirk en rajoute une couche avec la mise en scène : il y a un côté très fleur bleu mis en avant. Le plan final, avec le cerf, par exemple; c'est vraiment le gros cliché qui fait rire. Je trouve que ça ne marche pas de manière romantique parce que c'est amené à la louche, que ce n'est jamais subtil. On est constamment dans le too much. Y compris avec cette actrice touchante au début, et puis juste hilarante à force de répéter toujours les mêmes grimaces censées représenter la tristesse ou la joie. Le bon point du film, c'est Rock, tellement beau gosse et la technicolor donnant lieu à de nombreux plans magnifiques.


Bref, le scénario est un brin paresseux, caricatural ou surréaliste tandis que la mise en scène manque de subtilité : le tout m'a bien fait rire, je dois dire ! Je me demande si Sirk n'aurait pas fait ce film uniquement pour le pognon.

Fatpooper
7
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le 11 sept. 2016

Critique lue 367 fois

5 j'aime

Fatpooper

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