"All that Heavens allows" : hé oui, je viens de voir mon premier film de Douglas Sirk, réputé pour être un immense réalisateur de mélodrames.
Ici, l'histoire d'une "petite-bourgeoise" à la vie monotone : jeune veuve, grands enfants, grande maison et mondanités ponctuelles. Et puis, quelque-chose se passe avec son jardinier (qui ressemble à Ken, ou à Clark Kent). Au-delà de sa beauté, il mène la vie qui lui plaît, au milieu de la verte nature, profitant d'amitiés authentiques et ne donnant de l'importance qu'à ce qui en a : comme une amie à lui le remarque, il n'a pas lu "Walden", mais il le vit.
L'héroïne acceptera-t-elle d'assumer cette histoire d'amour ou cèdera-t-elle à la réprobation de la société ? Va-t-elle s'enfermer dans sa bourgade, à fréquenter les mêmes gens insipides et s'offrir un téléviseur pour passer l'ennui, ou va-t-elle embrasser un style de vie plus authentique avec son nouveau compagnon ? Arrivera-t-elle, surtout, à prendre en compte sa "vérité intérieure", plutôt que le "qu'en dira-t-on" et la rumeur ?…
Le film parle de ça : d'embrasser la vie qui revêt du sens à nos yeux, et d'apprendre à s'écouter, et arrêter de donner du crédit à ce qui ne devrait pas en avoir.
Bien sûr le côté mélodrame avec des acteurs et actrices super beaux dans des décors idylliques sont un peu tartes, mais ponctuellement le charme de ce genre de choses opère très bien sur moi, et les thèmes du films sont justement des thèmes que j'affectionne beaucoup. Faire ses choix en fonction de soi-même et pas en fonction des autres, choisir sa vie, remettre en question le modèle de société de consommation qui n'est riche qu'en vacuité ( montré à travers les cocktails, la télé…), tout cela reste très actuel plus de cinquante ans après.
Et puis je suis très bon public donc j'ai suivi toute l'intrigue (les avancées, les reculades, est-ce que ça va finir mal, finir bien ?…) avec intérêt et implication.