J'étais parti pour mettre une étoile de moins, avant qu'au bout de quelques jours je me rende compte que cette note était plus en phase avec le plaisir, voire les sensations que j'ai pu avoir une centaine de minutes durant. Le film n'est pas dénué de faiblesses, notamment ce duo Kev Adams - Vincent Elbaz ne m'ayant qu'à moitié convaincu, la faute revenant en grande partie au premier, vraiment pas très à l'aise, même si ce (relatif) changement est à noter, tout comme le joli second rôle de Bérénice Bejo. Pas très original, non plus, le discours sur la passion d'une pratique, les sensations que celles-ci peuvent apporter intensément, pour lesquelles nous serions prêts à aller très, très loin.
Cela écrit, on y est plutôt réceptif : sur un sujet auquel je ne m'intéresse pas beaucoup (euphémisme), j'ai pu comprendre, partager pendant un temps (très partiellement) leurs sensations, décrites avec intensité. Surtout, malgré un discours maladroitement mystique et quelques tentatives humoristiques pour le coup typiquement « adamsienne » donnant une impression bancale, cet éloge de la vitesse, cette idée de repousser ses limites « quoiqu'il en coûte » (Manu, c'est pour toi) s'avère assez fort, à l'image d'un final sobre et bien amené. Avec, en prime, certains plans montagneux saisissants, preuve d'un défi technique complexe en grande partie réussi.
Bref, si toutes les personnes les plus compétentes n'étaient clairement pas présentes pour rendre ce projet vraiment séduisant, celui-ci méritait clairement mieux que ce lourd échec au box-office, donnant presque l'impression que la qualité des films avec Kev Adams est inversement proportionnelle à leurs succès commerciaux... En espérant que ses futurs passages télévisés lui offriront la lumière qu'il n'a pas obtenu dans les salles obscures.