Voici la clé
Jeanne vit une véritable période de tourmente : écologiste d’origine portugaise, en faillite après le projet d’observation sous-marine gâché et des partenaires qu’elle ne peut rembourser qui la lâchent, elle apprend que sa mère vivant à Lisbonne s’est suicidée et pense pouvoir vendre l’appartement et ainsi retrouver des liquidités. Lorsque sa route à l’aéroport croise celle de Jean un ancien camarade lisboete, son destin pourrait en souffrir.
La voici cette comédie dont le sujet visiblement délicat du deuil et de la reconstruction promettait une satire sauvage et tendre. Avec réussite
Les aléas de la jeunesse et de la vie, leurs richesses et erreurs réunies promettent parfois des déceptions mais aussi des surprises voire des révélations insoupçonnées. Et ce film en est la parfaite illustration.
Jeanne est un peu nous tous, femme ou homme, face à ses responsabilités : souhaitant faire le bien en théorie pour se donner bonne figure mais étant confrontée non seulement aux aléas mais surtout à l’indécision qui ici va bouleverser son destin. Son périple s’avère croustillant et illustre notre difficulté à tenir nos engagements et je pense à bon nombre d’écologistes en elles ou eux souhaitant faire le bien mais pêchant aux sens propres et figurés au moment de passer à l’acte.
Blanche Gardin par contre ne pêche pas : son interprétation visiblement simple est absolument exquise notamment le ton qui va en faire rire et réfléchir à la fois. Les séquences animées nombreuses, sous forme de conscience jouant le personnage principal sont cruellement drôles et réalistes et ne s’adressent pas qu’aux nanas mais également aux mecs également incertains.
Et surtout le texte de Lenorman entendu sur un moment anodin, annonce une issue qui sur le moment questionne pour finalement répondre à la réflexion indirectement posée par la chanson des clés : le monde est beau mais l’humain ne sait le maintenir en état.
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