Je n’aurais jamais regardé un tel film s’il n’avait pas été réalisé par Jean Rollin (sous le pseudonyme de Michel Gentil), metteur en scène certes inégal mais qui a réalisé plusieurs OVNIS cinématographiques qui forcent l’admiration. Ici, il est clair qu’il s’agit de faire des sous avec un film érotique, probablement pour financer des films plus personnels.
Que dire ? Que c’est tout de même bien ennuyeux ! Mêmes si les scènes de sexe, vraiment très nombreuses, montrent une vision de la chose assez joyeuse, elles sont trop manifestement simulées et n’intéressent manifestement pas le réalisateur.
Du Rollin que j’aime que reste-t-il ? Une vague et obscure intrigue policière genre sérial avec une « Grande Prêtresse » qui dirige la secte des « Adorateurs de chair fraîche » (leur seule et unique activité étant de partouzer, la nécessité de faire une secte reste peu claire) et qui adore se faire sucer les orteils par sa servante (une des rares scènes un peu sensuelles du film). La présence des éternelles sœurs jumelles Castel en tenue de fantômettes comme dans un film de Feuillade, une scène complètement surréaliste qui a dû dérouter les spectateurs venus pour se rincer l’œil. Joëlle Cœur , superbe au demeurant, qui dit curieusement son texte comme dans un film d’Éric Rohmer. Et quelques répliques totalement ahurissantes comme celle où, constatant que la jeune femme qui dormait avec eux a disparue (elle a été enlevée par les jumelles ), Valérie dit à son compagnon « Venez, on va refaire le lit, et après on ira la chercher » (un peu d’ordre tout de même !!!) et, après une « recherche » qui ne dure même pas trente secondes, ils se mettent à faire l’amour !
Malheureusement ces quelques bons moments restent insuffisants pour vraiment sauver le film !