Antoine va bientôt prendre 40 ans. Antoine est papa de deux petites filles adorables qui ne demandent qu’à être aimées. Antoine est marié à Alice et vit avec elle depuis près de 10 ans. Ils ne se parlent plus, mais s’engueulent. Ils s’aiment encore, par habitude sans doute. Bref, Antoine est un mec comme les autres, alors quelle idée d’en faire un film d’une heure et demie ?
Parce que Manu Payet. Depuis le précieux Radiostars, il a su prouver qu’il n’était pas bon qu’à faire rire. Faisant grandir un capital sympathie de plus en plus développé, l’acteur n’est pas que drôle, mais séduisant. De par sa maladresse, mais aussi un phrasé, court et limpide, venant de ses gammes faites en tant qu’animateur à NRJ. Dans Tout pour être heureux, il énerve par son égoïsme autant qu’il s’avère être tendre. Il ne force pas son jeu. Pas besoin, tout est fluide sans qu’il n’ait besoin d’en faire des caisses. En ressort alors un père de famille aux fissures visibles et aux intentions louables.
Parce qu’Audrey Lamy. Après des apparitions réussies dans Polisse ou Les Souvenirs, l’actrice confirme la variation de nuances dans son jeu. Douce, sévère, usée, Alice n’apparaît pas à l’écran pendant un long moment. Mais la force et la persuasion qu’elle injecte à son personnage font planer sa présence constamment. Elle compose avec Payet un couple vrai, tangible, identifiable.
Parce que l’écriture. Tout pour être heureux aurait pu être un navet incommensurable si la plume n’y était pas. Mais grâce à des dialogues ciselés avec précision, les scènes transpirent le vécu. Sans tomber dans la niaiserie, le scénario ne s’enfonce jamais dans les raccourcis faciles. Bienveillant et optimiste, le film de Gelblat est une comédie générationnelle décomplexée, intelligente et sans ambition démesurée. C’est finalement ce qui fait sa plus grande force.
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