Un François Ozon mineur, qui aborde un sujet pourtant épineux en France : le droit de mort assistée, suivie, médicalisée, lorsque le patient en a une réelle nécessité. On se souvient alors de cette phrase, que l'on dit souvent lorsqu'on fait piquer le chien ou le chat mourant de la famille : "C'est plus humain pour lui.", et de nous questionner sur ce point : c'est plus "humain", mais pour l'Homme, pas question ? On a longuement discuté du sujet en sortant de la salle, Tout s'est bien passé étant assez original pour cela (on tombe assez peu souvent sur ce thème en France). Malheureusement, si l'on doit en discuter à la sortie, c'est justement parce que le film ne le fait pas assez lui-même : il se sert de la mort assistée comme base à son drame, mais prend de telles précautions pour éviter tout opinion sur le sujet qu'on a l'impression qu'il en a peur. De même, on sent bien tout le pathos qu'Ozon insuffle à sa narration, tiraillée inlassablement entre petite note d'humour (parfois un peu trop en décalage avec le ton triste de la scène) et forcing lacrymal ("sortez les violons et les actrices en pleurs en gros plans"). Cependant, on ne pourra pas nier la grande implication du casting, Sophie Marceau, André Dussollier et Géraldine Pailhas formant un trio détonnant et sincère dans un drame qui manque justement de profondeur. Son sujet a beau évoquer une polémique, elle ne l'égratigne jamais, préférant se tourner vers les disputes de famille et les au-revoir larmoyants, une facilité que l'on déplore pour un drame qui aurait pu être mille fois plus percutant. On reste quand même très épatés par le casting, en très grande forme (lui).