Au revoir peut-être
Andre, octogénaire victime d’un AVC, est désireux d’en finir avec la vie. Or, la France interdisant l’euthanasie, c’est en Suisse que son souhait pourrait être exaucé. Pour ses filles Emmanuelle et Pascale, l’objectif de respecter cette volonté va s’avérer un véritable combat.
Le voici donc ce dernier opus Ozon inspiré du livre d’Emmanuelle Bernheim. Traiter d’un thème si délicat était risqué, le résultat est brillant si second degré.
Comment ce mélomane aimé de ses filles peut-il vouloir en finir? Comment joindre les bouts entre tentatives de dissuasion et acceptation de l’inéluctable? Et surtout comment réussir à ne pas en faire une version larmoyante?
Tous ces points sont pour moi parfaitement retranscrits et accomplis: Andre ne va jamais vous paraître sympathique et pourtant les occasions satiriques de souhaiter que son désir puisse être accompli rend le spectateur encore plus narcissique. Et avec les malheurs de Sophie-Emmanuelle nous incitant au sourire, ce sujet pourtant très sérieux est ici ressenti comme une jubilatoire satire avec néanmoins une prise de conscience forte sur l’issue et la lumière (volontairement?) allumée avant le générique final marquait une sorte d’hymne à la vie qui vaut néanmoins d’être vécue jusqu’au bout.
On pourrait trouver que Dussolier cabotine quelque peu mais la tendresse en soi de Sophie Marceau et surtout Gregory Gadebois excellent, de même qu’une musicalité en soi marquante, pousse à recommander l’expérience si troisième degré présent...