Manuela et Esteban, la mère et son fils, vivent tous les deux dans leur appartement. Il n'y a pas de père dans cette famille. La proximité est alors le terrain propice d'une très belle relation familiale, où mère et fils s'intéressent l'un à l'autre, partagent leurs sentiments, leurs émotions et leurs manières de voir la vie.

Le jour de ces 17 ans, Esteban se fait renverser par une voiture et décède, ne laissant derrière lui que son carnet, dans lequel il couchait ses idées d'auteur en herbe. Esteban aimait écrire...depuis l'âge de 8 ans.
L'écriture,
cette empreinte toute personnelle, cette identité sensorielle que l'on créé et qui apporte une petite contribution au combat qui nous oppose au monde sophistiqué et superficiel ; ce monde ténébreux qui file à toute vitesse et qui cultive l'oubli.
Avec hésitation Manuela signe l'autorisation de prélèvements d'organes sur son fils, comme ulltime service qu'il puisse rendre à l'humanité, et quitte Madrid pour Barcelone en quête de son propre passé.

- Tout sur ma mère - est un film complexe. Dur sur le plan narratif et qui aborde une multitude de questions centrales et névralgiques.
D'abord le deuil d'un parent pour son enfant, puis le mélange des genres, l'homosexualité et la transexualité, l'amitié qui peut naître malgré les différences et les clivages sociaux, la maladie, enfin l'engagement et la tolérance...tous ces sujets traités avec le regard le plus délicat, le plus harmonieux, avec aussi une profonde sagesse.
Les rôles sont bien écrits. Toutes ces femmes et ces presque-femmes, par la magie et la franchise de la caméra, absorbent le spectateur dans leurs histoires, et peut importe si Cecilia Roth ne parvient pas à verser des larmes lorsque elle s'éssuie les yeux.

Il y a sincérité et amour dans ce film formidable.
La sincérité du cinéaste pour ces sujets qui lui tiennent à coeur ; l'amour de l'homme pour son pays, qui en connaît les bénéfices mais reconnaît dans le même temps ses démons.
Almodovar montre son attachement aux valeurs identitaires de l'Espagne, un pays à l'esprit ouvert où les relations entre les gens sont chaleureuses, mais révèle également l'abandon d'une génération qui a davantage le souci du divertissement que celui de l'éducation et qui se cherche continuellement.
Le personnage d'Agrado, gentil, sincère et bienveillant, vient marteler cet état précaire de la société espagnole, et c'est forcément subjugué que l'on ressort de la séance.

" Pour être authentique il faut être conforme à l'image que l'on a rêvé de soi-même." - Agrado -

Je dédie cette écriture à ma défunte grand-mère, qui très jeune traversa les Pyrénées pour fuir l'Espagne franquiste.
FPBdL
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le 26 févr. 2014

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FPBdL

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