Ça ne sera pas long. Peut-être parce que les mots ne seront pas suffisamment forts, suffisamment puissants pour réellement exprimer toute l'émotion que m'a transmis ce film au long de son visionnage, mais aussi parce que je ne veux rien gâcher. Je ne veux pas tout dévoiler de cette petite merveille qu'est Tout sur ma mère. Ne rien dire sur cette œuvre, ou seulement le nécessaire, sera plus convenable.
C'est l'histoire de Manuela, une mère entièrement dévouée à son fils, qui l'aime de l'amour d'une mère, sauvagement, éperdument. Un jour, son fils meurt lors d'une nuit pluvieuse, tandis que la bruine tambourine dans les rues de Madrid. Et elle, sous son parapluie bariolé, regarde presque sans se rendre compte, le corps de son fils sur le sol humide. Elle pleure. Et c'est si beau d'entendre ses sanglots. Il n'y a rien de misérable dans Tout sur ma mère : il y a des larmes, des cris et des soupirs. Mais c'est de là que l'œuvre tire sa véritable force, c'est que de ces lamentations parvient en fait une grande douceur, une nostalgie apaisante et pudique et une certaine délicatesse.
Pour conclure à propos de ce merveilleux film, je ne dirai que deux choses : D'abord, voyez Tout sur ma mère. Foncez. Vous assisterez sans nul doute à une œuvre admirable et resplendissante, portée par des actrices d'une grâce inouïe et une réalisation à la maîtrise remarquable. Laissez Almodovar et ses couleurs vous emporter dans la vie si tragique, si lumineuse et si simple de Manuela.
Pour finir, je reprendrai simplement les mots du réalisateur lorsque le générique de fin se met à défiler, comme un adieu mélancolique, et qui résume parfaitement l'œuvre dans toute sa flamboyance et sa sensibilité: "A toutes les femmes qui veulent être mère. A ma mère".