Il était plutôt intriguant de voir Michel Denisot, présentateur plutôt discret, historique ayant contribué à la gloire de la célèbre chaîne cryptée s'atteler à la réalisation d'un film sur le monde de la télé. Si tutoyer Jean-Yanne sur la critique du monde des médias et du showbiz paraissait inatteignable (Tout le monde il est beau, Tout le monde il est gentil, et son chef d'oeuvre Chobizenesse), Denisot avait au moins le mérite de susciter une certaine curiosité.
Et avec Toute ressemblance..., il réussit un véritable tour de force ; Rendre le monde de la télé encore plus dépassé, détestable et vulgaire qu'il ne l'était déjà. Son personnage de présentateur interprété par Franck Dubosc est une figure quasi Christique dont on ne comprendra jamais le talent ni l'admiration que lui portent tous les autres autres protagonistes écrits à la truelle par un Michel Denisot qui se révèle ici aussi piètre metteur en scène que scénariste.
Ce dernier use de son imposant réseau pour ce qu'il s'imaginait sûrement être son 99 Francs à lui, mais avec la vocation ferme et solide de ne rien dire du tout sur son cher et tendre milieu professionnel, juste d'en filmer quelques soirées, aussi drôles et rythmées qu'une assiette de moules. L'ex-présentateur cite même Boris Vian et Desproges pour se plaindre des mauvaises critiques que son film a récoltées, en plus du bide commercial qu'il se révèle être.
Car Toute ressemblance... aurait pu être réalisé par Fabien Onteniente (Franck Dubosc oblige) , où n'importe quel autre gus ayant un jour tâché ce si bel art qu'est le cinéma, il ne montre rien d'autre qu'un spectacle vide et grossier datant d'une époque dégueulasse où les femmes sont où traitées comme des objets sexuels (Pauvre Catherina Murino) ou des ménagères admiratives complètement déconnectées (Sylvie Testud, qui après Bienvenue chez les Malawas confirme malgré tout son talent un certain intérêt pour les grands projets) et les réseaux sociaux vus par le prisme d'un homme qui n'en a absolument aucune connaissance, préférant volontiers sa la jouer en Ardisson dédaigneux et condescendant.
Il y avait tant à dire, que ce piètre numéro, aussi vulgaire et daté qu'inconséquent, qui fait autant rire qu'une soirée avec Michel Denisot. Finalement logique.