Absolument brillant dans sa réalisation, sa narration, sa mise en scène, sa photographie et le traitement de ses personnages, tant dans leur relations aux trafiques de drogues que leurs implications personnelles. Les luttes de pouvoir, la corruption, la confrontation entre les sphères du pouvoir et la réalité du terrain, l'opposition entre les quartiers miséreux qui des deux côtés de la frontière subissent les méfaits de cette économie souterraine et les consommateurs issus souvent des classes favorisées.
Steven SODERBERGH signe un film quasiment documentaire sur les réalités d'un marché qui génère de tels profits, qu'il est illusoire d'espérer le stopper et que les politiques de guerre menées depuis des décennies sont vouées à l'échec.
Plus qu'un brûlot contre la drogue et les ravages qu'elle cause, ce film nous fait prendre conscience, que la solution serait plutôt l'écoute et la prise en charge des toxicomanes plutôt qu'un arsenal répressif qui au mieux déplace le problème, au pire n'aboutit à rien.
Benicio DEL TORO une fois de plus époustouflant, Michael DOUGLAS habité par son rôle de "monsieur drogue" du gouvernement qui prend conscience des limites de sa mission et surtout de l'erreur stratégique de celle-ci, Catherine ZETA-JONES bluffante en épouse faussement ingénue mais diabolique en réalité, sans oublier tous les seconds rôles qui tous participent à la quasi perfection de ce film.