Un agent des services secrets français infiltre un groupe terroriste chargé de supprimer un émir.
Dans son livre de souvenirs, Gilles Grangier a pris beaucoup de plaisir à tourner le film, car il a pu changer de registre, et de tourner de l'action avec Jean Marais, ce qu'il n'aurait jamais pu faire avec Gabin, avec qui il a tourné 12 fois.
Là, sans être une parodie ni un pastiche, Train d'enfer est clairement dans l'ère du temps, à savoir que c'est réalisé deux ans après Dr No, avec les composantes du genre dont une belle femme qui a sa part dans l'histoire interprétée par Marisa Mell, et le charisme indéniable de Jean Marais, qui se donne à fond pour les séquences d'action, dont la dernière qui se passe au-dessus d'un train, et qui aurait pu donner des idées à Brian De Palma pour Mission : Impossible.
Mais il faut dire qu'à l'écran, le résultat est loin de confirmer les promesses initiales, car malgré des moyens importants, tourné en partie à Barcelone, Cinemascope en couleurs, c'est plus souvent ennuyeux qu'autre chose, car le scénario semble broder ce qu'il y aura entre deux scènes d'action. Quand ce sont pas des incohérences flagrantes, comme par exemple la chute d'une voiture dans un ravin, ou on voit très bien qu'il s'agit de deux modèles différents entre deux plans.
Nul doute que dans la carrière de Gilles Grangier, Train d'enfer doit être vu avant tout comme une récréation, comme en témoignera le succès modeste, mais Jean Marais assure toujours le spectacle.