Je vous préviens dès le départ, cette critique est aussi désordonnée que le film lui-même.
Dieu et Satan sont dans un train direction l’Enfer. Ils racontent trois histoires différentes afin de voir si les personnes impliquées méritent le Ciel ou l’Enfer. Le premier récit raconte l’histoire d’Harry Billings qui attire ses victimes à l’hôpital où elles sont abattues pour que leurs organes soient vendues à des fins de transplantations. Le second récit raconte l’histoire d’un jeune couple qui se joint à une secte dont les membres doivent sacrifier leur vie. Le dernier récit raconte l’histoire de James Hansen, l’écrivain qui déclare dans son dernier livre que Dieu est mort et qui finalement, rencontre le diable face à face.
Le film commence pas moins par un magnifique vidéo-clip très douteux dans le style de Wham!, tout droit sortit des années 80. Rien de mieux que de commencer un film d’horreur dans la joie et le bonheur avec une musique entrainante qui donne envie de danser dans le moindre recoin d’un wagon en mouvement dont les membres du groupe sont enfermés sans qu’ils sachent où le train va. C’est alors que nous sont présentés Dieu et le Diable, assis dans une cabine, avec un mauvais fond étoilé par la fenêtre. On comprend alors que les deux vont se disputer sur quelque chose, mais on ne sait pas quoi encore. Bref, c’est la pire des mises en situation qu’il met été porté de voir dans un long-métrage pour présenter trois courtes histoires de terreurs. Je vous gâche la surprise qu’entre chaque histoire, nous revoyons nos deux protagonistes revenir à leur débat. Nous revenons également à nos chers chanteurs pleins de gaillardises qui nous offrent leur refrain entrainant qui détone avec le reste du film.
Tout le film n’est qu’une médiocre excuse pour montrer au spectateur que malgré la cruauté des gens, il y a du bon en eux et peuvent ainsi aller au paradis malgré leurs péchés. La morale religieuse du bien et du mal n’est pas du tout subtile et soule plus souvent qu’autre chose. Je crois qu’on n’a pas besoin d’avoir un cours de catéchisme au début d’un film pour bien nous montrer les desseins de Dieu. De plus, ces deux personnages sont tellement caricaturés que c’en est complètement ridicule. Dieu est habillé de blanc avec une barbe blanche tandis que Satan est bien habillé avec constamment un sourire au visage. Le scénariste voulait être certain qu’on comprenne qui est qui. Au moins, on remarque que le directeur de la photographie a fait un effort d’éclairage, mais cela est un effort bénin.
Tout cela n’était que le commencement. Je m’attaque maintenant aux courtes histoires. Chacun des trois récits est pénible à regarder. Les acteurs sont tous aussi incroyablement mauvais et surjouent d’une façon évidente et remarquable (“remarquable ” dans le sens que ça se remarque). Si les mauvais jeux d’acteurs ne vous touchent pas, alors vous allez détester les récits à cause du scénario de chacune d’elle. Le premier récit est tellement dur à suivre qu’on ne comprend pas ce qui se passe et où l’histoire s’en va avant une bonne quinzaine de minutes, si ce n’est pas plus. J’ai souvent trouvé qu’il manquait de cohérence entre chacune des scènes. De plus, j’ai l’impression que cette histoire n’est qu’un prétexte pour montrer de la nudité. On voit souvent des femmes complètement nues pour absolument aucune raison. La seule chose qui peut nous consoler dans cette histoire, c’est que c’est la plus sanglante de toutes. Mais encore là, la plupart des meurtres sont hors champ et avec des jets de sangs sur les murs et les visages.
La seconde histoire est peut-être la plus intéressante des trois et la plus facile à suivre. La mise en scène est mieux maitrisée, mais quand même très faible en comparaison aux maîtres de l’horreur. Le scénario de cette histoire est le mieux ficelé. Lorsque je le visionnais, j’avais envie de connaître la suite de cette histoire et vers quoi le tout allait mener. Par contre, la fin de ce récit n’est qu’une autre déception qui s’ajoute au film. Je vais maintenant faire copier/coller pour vous parler des acteurs. Les acteurs sont tous aussi incroyablement mauvais et surjouent d’une façon évidente et remarquable.
La dernière histoire aurait pu être intéressante si le tout avait été mieux contrôlé. Nous embarquons dans une histoire mélangeant l’horreur, le suspense et le fantastique. Mais l’histoire devient vite ennuyante et revient sur la thématique de la croyance en Dieu et Satan. Au moins, nous avons droit à des monstres en pâte-à-modeler très effrayant. Nous avons également droit à la crème des acteurs du film qui nous livrent ici une performance quand même moyenne. Mais cela n’aide en rien la cohérence des scènes entre elles, défaut du premier récit.
Finalement, la trame sonore durant tout le long du film est extrêmement atroce à écouter. On dirait que Ralph Ives a été piger dans les pires recoins de la boîte à musique cinématographique et en a ressorti des mauvaises copies des plus grands succès musicaux. C’est désolant de constater que la meilleure musique du film est celle du groupe de rock qui n’a aucun rapport avec le film. Cette dernière est entrainante et en fera chanter plus d’un.
Lorsque j’ai acheté Night Train to Terror, j’avais dans l’idée fixe de voir un nanar-horrifique. J’ai été terriblement déçu parce qu’un vrai nanar, malgré sa médiocrité, est quand même amusant à visionner. Avec Night Train to Terror, l’amusement n’étant pas invité à la fête, j’ai été obligé de négocier avec la médiocrité.