Nanar gentillet avec des tétés et du sang et la fin du quatrième mur (ce titre est trop long)

Il est de notoriété publique que Train Express pour l'Enfer est un montage de trois long-métrages, découpés, transformés, mutilés, rassemblés, remontés et ordonnés autour de cette histoire de train, de Dieu et du Diable, une sorte de créature de Frankenstein qui essaie d'être quelque chose de cohérent.


Je n'ai pas vu les trois autres films dans leur version complète (et fort heureusement j'ai une vie plus trépidante que ça) mais j'ai vu Night Train to Terror et donc je vais me contenter de ce que j'ai vu. Donc, trois histoires et un fil conducteur. La première des histoires est la moins pire de toute puisqu'au moins, il y a un peu de sang et surtout quelques nichons. Elle raconte l'histoire d'Harry qui se fait manipulé pour kidnapper des blondes, les foutres à poils, et vendre leurs organes. La 2ème, il s'agit de l'histoire de Gretta qui se prostitue à un type bizarre mais qui tombe amoureuse d'un vif jeune homme. Le mac de Gretta n'appréciant guère, il va inviter le fringant mâle à un club de suicidaires qui mettent leur vie en danger dans des sortes de roulettes russes bien trop sophistiquées pour être crédibles, qui électrocutent des marionnettes et qui jouent avec des insectes en pâte à modeler (et ce n'est pas une hyperbole). La dernière histoire est celle d'un vieux juif qui reconnait un ancien nazi à la télévision, mais ce nazi est en fait, le Diable. Peu de nichons dans cette histoire mais tout autant de pâte à modeler. Pendant ce temps, le Diable et Dieu regarde ces films et semblent se faire autant chier que le spectateur, et s'échangent quelques phrases sur le paradis et l'enfer.
Parallèlement à cela, le train dans lequel se trouve Satan et Dieu accueille un groupe de musique et everybody got something to do but you, qui chante les mêmes 30 secondes de la chanson en boucle et qui fait du breakdance pendant ce qui semble être une éternité. Et pendant qu'un contrôleur casse le 4ème mur, le Diable fait dérailler le train, tue les musiciens mais Dieu les prends vers lui parce qu'il trouvait la musique somme toute assez sympa et très 80's.


Night Train to Terror n'est pas un nanar ultime à la Troll 2, Turkish Star Wars ou The Room, mais clairement, il y a quelque chose de fascinant avec cette chose. Déjà dans le travail de (re)montage de ces trois long-métrages, où il n'est pas seulement question de flemmardise, ni par simple cupidité en faisant un film sans trop se fouler, puisque des scènes ont été retravaillées, tournées et remontées exprès pour coller avec le film, notamment, les effets avec la pâte à modeler, qui, étaient tout sauf nécessaires. Dans la 2e histoire il y a un passage où les méchants jouent à la roulette russe avec un insecte qui fait exploser le visage de celui qu'il pique. Ce qui pourrait être, en soi, pas si bête (mdr); la peur des insectes pourraient être mise en avant et la menace d'autant plus crédible si effectivement l'insecte était de la taille d'une mouche ou d'un moustique : on ne le voit presque pas et pourtant il peut nous tuer, d'autant plus efficace que pour un film sans le sous, on peut jouer avec les effets sonores sans avoir à montrer l'insecte en question. Mais avec les nouveaux effets spéciaux, l'insecte en question fait la taille d'un F/A18 et c'est de la pâte à putain de modeler... Ma Vie de Courgette a l'air (vraiment) plus réel que ça !


Bien évidemment les acteurs jouent tous avec le cul (ce qui est sans doute la seule connexion logique entre toutes ces histoires). Mention spéciale pour le contrôleur du train. Il apparaît deux minutes à l'écran mais WOW, ce personnage n'a aucune idée de ce qu'il fait et a pour rôle de constamment briser le quatrième mur. Première apparition, un sourire complice et maléfique à la caméra et il repart tristement et d'un air abattu. Ensuite, il enchaîne avec un quasi : ''badum-tss'' et il faut l'entendre dire sa réplique : ''We garantee to deliver every passengers... to his riiiighht... DISTAAA.. NATIOOON.'' du grand art... Ensuite, on a aucune idée de ce qui se passe vraiment dans le film. Que diable (mdr) foutent Dieu et Satan dans ce train ? Pourquoi Dieu le laisse faire alors qu'il a le pouvoir sur le Diable (c'est le film qui l'dit ça faut l'savoir) ? Qu'est-ce que c'est que ce train ? Pourquoi Dieu regarde des nanars ? Quel est le rapport entre cette musique ultra typée année 80 et le train et Dieu et le Diable et des trafics d'organes et des juifs qui chassent des nazis sataniques ? Pourquoi le Diable veut faire dérailler le train ? Quel est la morale ou le message ? Y a-t-il une morale ou un message ? Pourquoi remonter ces films-là ? Est-ce juste une pub pour ces 3 films ? Pourquoi du breakdance ? Je n'en ai pas la moindre idée.


Bref, ça ne veut rien dire, ça ne fait pas beaucoup de sens et on se pose bien trop de questions pour pas grand-chose. C'est un nanar gentillet mais pas indispensable à moins d'avoir une certaine compassion pour le cinéma-bis, le millième degrés et quelques tétés. Et comme il n'y a rien qui va, il faut avouer que le visionnage est assez marrant : on ne rigole pas autant que devant Troll 2 mais il y a suffisamment de quoi faire pour pas s'emmerder.

Ji_Hem_
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le 8 juil. 2019

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