Un film absurde et burlesque, pas le burlesque débridé qui occasionne des éclats de rire incessants, même si parfois on se prend à rire malgré tout. Sous ses airs de film mineur et dépouillé, Trains étroitement surveillé parle du passage à l'âge adulte, et de l'occupation nazie pendant la seconde guerre mondiale, mais il le fait sur le ton d'une comédie pas très drôle, comme un Buster Keaton trop ralenti, où le rire aurait peu à peu laissé la place à la mélancolie. Satire de société évidemment, mais c'est surtout les états d'âme du personnage principal qu'on suivra, sa mélancolie grandissante jusqu'à devenir du désespoir, et puis enfin devenu un homme, voilà qu'on lui demande en plus d'être un héros.