Un homme est à la recherche de sa véritable identité perdue dans les mensonges inhérents aux guerres qu'a connu le Liban. Le premier film de Vatche Boulghourjian, Tramontane, possède une haute valeur symbolique. Rabih, son héros, est aveugle, musicien et sa mère adoptive lui a caché ses origines. Comme son pays lui-même, incapable désormais de relater sa propre histoire, Rabih est démuni et doit chercher la vérité, si tant est qu'il n'en existe qu'une version. Remarquablement écrit, avec des découvertes successives, Tramontane accorde une large place à la splendeur des paysages libanais et à la musique, jouée sur scène. Le cinéaste se garde de tomber dans l'apitoiement, refuse l'émotion facile et adopte une mise en scène pleine de grâce pour une histoire qu'il rend limpide et profonde. Le film est rehaussé par l'interprétation sensible et viscérale de Michel Adabachi.