Une crise de la mémoire individuelle engendre une crise de la mémoire collective. Les pertes dues à la guerre affectent les individus, jetant ainsi les passés dans l’ombre. Les passés qui deviennent un passé. Qu’est-ce que la quête identitaire de Rabih, sinon la quête identitaire du Liban ? Aveugle, seul, il porte sur ses épaules le poids d'une population traumatisée qui porte des œillères. Finalement, son émancipation réside dans son amour de la musique. Celle-ci est porteuse d'espoir car cet échappatoire a un lien direct avec le patrimoine culturel et la tradition de son pays.
Rabih chante sa déchirure, et c’est son expression qui permet l’acceptation et enfin l’apaisement de ces meurtrissures. On assiste à l'évolution du personnage qui se fait dans une lenteur contemplative et belle malgré les quelques longueurs.