Ah, Danny Boyle... Sincèrement, je ne sais pas si j'apprécie ou pas ce réalisateur. Toujours est-il qu'il suscite rarement l'indifférence, ce qui est toujours positif. A ce titre, autant « 127 heures » m'avait franchement gonflé, autant celui-ci, malgré une belle part d'esbroufe, m'a pas mal emballé. Alors c'est sûr que le résultat est manipulateur au possible et peut faire parfois sourire en ce qui concerne la cohérence des personnages et leurs réactions, mais franchement, un film comme ça, je me demande si j'en ai vu un seul dans ma vie. Réussir à être aussi didactique et explicatif tout en nous donnant l'impression d'être sous drogue dure tant par la force de l'image et de la musique, cela tient quand même du prodige.
C'est simple : j'étais parfois littéralement transporté (notamment lors du dénouement) par cette façon de voir le cinéma et d'emporter le spectateur dans un gigantesque trip, d'une beauté à couper le souffle, transcendant à plusieurs reprises un scénario par ailleurs roublard et plutôt bien ficelé. Dommage que le casting, à l'exception de la splendide Rosario Dawson, ne soit pas forcément à la hauteur de l'événement, l'œuvre retombant parfois dans un certain anonymat lorsqu'elle s'éloigne de ce qui fait sa force, mais alors que je ne m'y attendais pas du tout, l'expérience s'est avérée assez unique : voilà qui est plus que suffisant pour vous laisser tenter... Hypnotique.