Trance par Le Cinema du Ghetto
Après le très navrant Slumdog millionnaire (2008) et le décevant 127 heures (2010), Dany Boyle revient sur le devant cinématographique. Trance est un thriller psychologique à l’allure de drame policier, séduisant par son intensité et son coté spectaculaire. Si le film n’est pas à la hauteur des premiers longs métrages du réalisateur il n’en demeure pas moins plaisant à suivre et ce, grâce à John Hodge, le scénariste, également auteur de Petits meurtres entre amis (1994) et Trainspotting (1996), les meilleures oeuvres de Boyle.
Résumons l’intrigue en quelques lignes. Simon (James Mc Avoy), commissaire-priseur, reçoit un coup violent lors d’un vol dans une salle de vente. L’objet en question, un tableau de Goya estimé à plusieurs millions de dollars. Lorsqu’il reprend conscience, Simon se trouve chez les malfaiteurs sans aucun souvenir de l’endroit où se trouve le tableau. Franck (Vincent Cassel) lui propose alors des séances d’hypnose chez Elizabeth (Rosario Dawson) afin qu’il retrouver la mémoire. Si le pitch du scénario est classique, le film monté tambours battants par Jon Harris tient en haleine. On retrouve, comme dans Petits meurtres entre amis, une relation triangulaire, symbole d’équilibre, entre les trois protagonistes, Simon, Elizabeth et Franck. Situation qui, bien entendu, va basculer d’un coté puis de l’autre lorsque désirs et pulsions vont s’en mêler. Tout les codes du genre sont respectés, duels, inversion de rôles, enquête, femme fatale, retournements de situations, dont les bruitages, assez réussis pour être noter, ne manquent pas de surprendre. Les retournements de situations qui, pour la plupart, sont étonnants quoique quelque peu téléphonés pour le dénouement final.
Avant de revenir sur le triangle amoureux et le rôle de chaque personnage, attardons nous sur l’esthétique du film. Visuellement, impossible de ne pas faire le rapprochement avec Irréversible (2002) auquel le film emprunte ses tons rouges, sombres, avec des couleurs chaudes sur les visages et froides sur les décors. Mise à part la lumière d’Anthony Dod Mantle, il y a bien entendu le choix de Vincent Cassel en interprète principal et le clin d’oeil à la très célèbre scène de l’extincteur qui nous rappelle le film de Gaspard Noé. Séquence que l’on retrouve presque à l’identique dans Drive (2011) de Nicolas Winding Refn à savoir une scène de duel dans un ascenseur, ce dernier étant le lieu d’affrontement ultime qui mènera le perdant directement en enfer et le vainqueur dans les cieux.
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