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Le drame et l'horreur ne sont jamais très éloignés dans les réussites du genre. Voir un évènement tragique vécu par un personnage pousser la porte du fantastique a permis plusieurs bons crus du cinéma d'épouvante. Jouer entre le réel et l'imaginaire, la dérive psychologique et le surnaturel permettent à deux mondes qui à première vue n'ont pas grand chose à faire ensemble de se côtoyer. La détresse, la tristesse, la tragédie. Tout cela a servi maintes fois au cinéma à faire émerger la folie à travers la perte de repères et à jouer avec les perceptions des spectateurs et des personnages. Il y a Bug de Friedkin, Shining de Kubrick pour les grands noms mais plus récemment aussi Esther ou Hérédité.
Mais le film auquel on ne peut s'empêcher de penser en regardant et après avoir vu Transfiguration, c'est le superbe Morse de Tomas Alfredson. Bien sûr les deux films traitent du mythe du vampire à travers des enfants mais au delà, c'est dans la manière d'encrer le surnaturel dans un quotidien réaliste qu'on peut les rapprocher.


Le réalisateur Michael O'Shea dont c'est la première réalisation nous entraine dans l'intimité de Milo qui, du haut de ses 14 ans, vivote dans le quartier du Queens tout en s'abreuvant, dès l'introduction, du sang de ses victimes. Persuadés d'être un vampire, ce gamin inexpressif semble trainer un lourd fardeau qui se dévoilera au fur et à mesure du récit. Traité de freak (monstre, bizarre), vivant seul avec un grand-frère dont la vie se limite au canapé et à la télé de leur appartement, il fera la rencontre de Sophie, jeune fille tout aussi paumée et mal lotie que lui qui viendra évidemment secouer son secret, son quotidien et ses émotions.
Le film s'intitule Transfiguration. Je ne surprendrais donc personne en mentionnant que tout l'intérêt de l'intrigue se situe dans les changements et les bouleversements de la vie de Milo face à ces instants partagés. Le jeune Eric Ruffin joue avec une simplicité presque naturelle ce gosse sur qui le monde semble glisser malgré la rugosité de son quotidien. C'est d'ailleurs au contact de la non moins talentueuse Chloé Levigne (aperçue dans The OA) et son teint pâle voir presque fantomatique; dans de cours instants ou la lumière se fraie timidement un chemin au travers de leurs carapaces que l'on appréciera un sourire, marque fugace de la relation qui s'installe doucement entre eux. On est donc avant tout face à un drame, un drame où le fantastique n'est porté que par les certitudes de son personnage principal.


Transfiguration est un film qui sait prendre son temps pour nous permettre de nous immiscer dans la tête de ce gamin presque mutique du Queens, pour le faire évoluer tout en nous révélant à la fois ses entraves et sa condition, fantasmée ou non, pour nous montrer un chemin tortueux entre ombre et lumière. Ce chemin se fera aussi sur d'autres plans, entre sa vie de quartier et ses chasses nocturnes à la recherche de sang frais, instants sanglants à la violence abrupte et parfois surprenante.
Au final, ce sera dans les dernières minutes que toute cette mythologie liée à la réalité nous surprendra. Si au fur et à mesure Michael O'Shea choisit de lever toute ambiguïté sur son héros, on se surprendra à espérer que peut-être, oui peut-être, les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent et rien que ce petit instant avant le générique final confirme que croiser le chemin de ce gosse ne nous aura pas laissé indifférent.
Un film ou l'horreur sert le drame et non l'inverse comme c'est souvent le cas.

RicowRay
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le 12 janv. 2022

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