Ce quatrième opus est un nouveau départ : des nouveaux personnages humains (aucun visage familier des trois précédents épisodes), de même pour les robots à l’exception d’Optimus Prime et de Bumblebee.
La saga redevient en quelque sorte vierge, puisque comme dans le premier opus, il y a plusieurs intrigues parallèles qui vont inévitablement se rejoindre.
Pour la première fois, nous n’entendons pas Optimus Prime en voix-off en ouverture, puisque ici c’est une obscure séquence se déroulant à l’époque des dinosaures où des robots se crashent sur la planète, une séquence bien mystérieuse qui sera expliquée bien plus tard dans le film par… Optimus Prime. Aujourd’hui : une jeune femme blonde se rend sur un immense terrain glacé qui est protégé visiblement pour y faire des recherches ; aux États-Unis, les aliens autrement dit les robots sont chassés et combattus et les Autobots et l’armée ne font plus équipe ; au Texas, Cade Yeager, un type achète des vieux matériaux en les transformant en objet, il vit dans un ranch avec sa fille adolescente Tessa avec qui il n’entretient pas vraiment de bons rapports, d’autant qu’il découvre bientôt qu’elle fréquente un garçon un peu plus âgé qu’elle : oui, ça, on l’a vu plus de mille fois (l’exemple suprême est la série « Touche pas à mes filles »), la maman étant décédée, le papa peinant à gagner sa vie avec ses inventions. Il acquiert un vieux camion en espérant en récupérer les morceaux mais il comprend vite que le camion est un robot : c’est Optimus Prime qui comme tous les Autobots est traqué par la CIA. Dès lors la vie de Cade et sa fille est totalement bouleversée.
Et ils vont croiser un lot de méchants à commencer par James Savoy qui sera à deux doigts de tuer Tessa : scène particulièrement cruelle et brutale, genre de scènes dont la saga ne nous avait pas habitués. L’autre méchant est Harold Hettinger qui est pote avec Savoy on le comprend assez vite, ils sont engagés pour tuer tous les robots, alors qu’ils sont eux mêmes aidés pour cela par des méchants robots. Ce qu’on comprend bien tard
, c’est qu’ils sont en contrat avec un certain Joshua Joyce, inventeur qui cherche à fabriquer ses propres robots en se servant de la matière première de la fabrication des Autobots (et non des Décepticons qu’il n’aime pas du tout).
Joyce est tout de même un méchant un peu plus nuancé, refusant de tuer ses contemporains contrairement aux deux autres.
Mais les méchants de ce film aussi cruels soient-ils sont nettement moins tape sur le système que ceux du troisième. A noter qu’il y a un seul méchant robot (doublé en version française par un Emmanuel Jacomy en pleine forme) qui veut s’emparer d’un truc pour exterminer la planète.
Bien qu’Optimus Prime, Bumblebee et quelques autres protègent les Yeager et se sauvent mutuellement la vie, Optimus Prime semble être lasse des êtres humains et fait part de ses sentiments envers Cade.
Le film nous fera voyager du Texas, à Chicago, finissant par la Chine (« Transformers 4 » étant co-produit par la Chine), donc côté décor, on est vraiment gâtés et les séquences de destructions sont toujours impressionnantes. Cet opus est sans doute celui pour le moment qui consacre le plus de temps aux robots, bien que nous suivons les Yeager et Shane (le boyfriend de Tessa) en fil rouge, l’essentiel de leur intrigue sera que Cade accepte enfin Shane.
Ce quatrième opus est le plus long de la saga avec 2 heures 45 au compteur et pour la première fois dans la saga, je les ai sentis passées, me mettant par moment mais de façon très courte à penser à autre chose, mais la presque totalité du temps, j’étais dedans et je me voyais même être dedans, parce que Michael Bay fait en sorte qu’il n’y ai pratiquement aucune pause dans le récit : beaucoup d’action, des scènes plus intimistes avec dialogues bateaux, sur l’amour filial notamment avec certaines punchlines bien trouvés.
Mais toute fois contrairement aux trois précédents opus, j’ai senti un flottement, comme si c’était plusieurs films en un seul, ainsi une fois qu’une intrigue semblait achever, une deuxième semblait démarrer, ça semblait faire collage de scènes, ce qui n’était pas du tout le cas ou en tout cas nettement moins voyant dans les trois précédents opus.
Toute fois, moi ces histoires de robots qui se foutent sur la gueule et des êtres humains au milieu de tout cela, je pourrais suivre ça indéfiniment.
Qui plus est Michael Bay sait vraiment filmer, plus qu’avant, il a mis des plans caméras à l’épaule, près des personnages, dans l’immersion auprès d’eux, pour ne pas vraiment les lâcher et il a fait d’autres plans aussi originaux et le montage aide vraiment bien, parce qu’on ne peut pas vraiment lâcher l’histoire. Comme je le dis depuis le premier épisode de cette saga : il y a toujours quelque chose à se mettre sous la dent, là il y a presque toujours quelque chose à se mettre sous la dent.
Côté scènes d’actions, on est pas mal servis, surtout dans la partie chinoise, où il y avait de supers idées de se servir des décors, l’essentiel se passant dans un petit quartier de la ville, des voitures qui se font exploser, des robots qui se battent et les dégâts aux alentours, ça a toujours de la gueule, c’est toujours impressionnant, on en prend plein les yeux.
Côté casting : Mark Wahlberg est plutôt solide et musclé en père de famille, inventeur un peu à l’ouest, un peu attardé, en version française, comme toujours, c’est Bruno Choël.
Au milieu, c’est Nicola Peltz, mignonne comme au cœur, beaux et grands yeux rêve et petit corps de rêve, portant presque tout le temps un décolleté et en shorty, formes que Michael Bay comme à son habitude s’éclate à filmer à longueur de temps. La voix française de la jeune femme, est comme celle de ses prédécesseurs féminins, à une voix plutôt cassée mais là, ça passe plutôt bien.
Pour le reste du casting, c’est nettement mieux : Kelsey Grammer impeccable doublé solidement par le regretté Patrick Béthune, Titus Welliver pour une fois pas doublé par Jean-Louis Faure (ça aurait été tellement mieux), mais sa voix française là colle assez bien et surtout Stanley Tucci dans un rôle finalement assez fin, comme d’habitude parfaitement doublé par l’irrésistible Bernard Alane.
On entend aussi Cédric Dumond doubler différents personnages secondaires. Mais c’est surtout du côté des robots que c’est de la perle côté casting vocal : on retrouve évidemment Jacques Frantz qui double toujours avec intensité Optimus Prime, mais surtout c’est Guillaume Orsat pas habitué de ce genre d’univers qui est un vrai plaisir pour les oreilles sur le robot Drift, fidèle Autobot ; Benoit Allemane est aussi de la partie du côté des gentils ainsi que Frantz Confiac et Alain Dorval (déjà entendu dans les deux premiers opus). Je cite pas le casting des robots en VO mais c’est aussi du lourd : Ken Watanabe, John Goodman ou encore Robert Foxworth.
Pour résumer : ce quatrième opus retrouvant l’innocence du tout premier grâce à ses nouveaux personnages humains qui sont presque que des faire valoir des robots, mais les scénaristes ne pouvaient pas plus faire grand changement que de passer d’une banlieue pavillonnaire où résidaient Sam à un ranch au fin fond du Texas où réside Cade : dont le changement de décor est plutôt bien vu. Et puis les méchants bien que cruels sont nettement moins chiants que ceux du troisième opus et les effets spéciaux où les robots se transforment dans un flot de pixels dans complètement autre chose est une idée extrêmement intéressante. Il manque une certaine folie, excentricité qu’offraient John Turturro dans les trois précédents opus, ici remplacé par Stanley Tucci très en forme surtout à la fin où il est pété de trouille face aux attaques des robots. Et il manque aussi un humour scato présent dans les deux premiers opus. Oui l’innocence du début de la saga est retrouvé mais il faut tout de même qu’il y ai de l’humour barré : innocence ne veut pas forcément dire pureté.
Les scènes d’actions sont presque constantes d’originalité, on se régale.
Et puis le nouveau casting se tient plutôt bien. Je le mets un cran au dessus du troisième, tout en étant moins bien que les deux premiers.