A l’origine Transformers est une simple ligne de jouet de la société Hasbro proposant des robots se transformant en véhicule … voiture, moto, avion, hélicoptère … Des jouets adaptés en comics et en dessin animé de 1984 à 1987. Puis vint l’annonce d’une adaptation en film avec Michael Bay à la baguette. Un projet qui donnera naissance à un énorme blockbuster projeté dans les salles obscurs en 2007. Une tentative qui deviendra un succès mondial et donnera 2 suites Transformers: Revenge of the Fallen (2009) et Transformers: Dark of the Moon (2011).
Et 3 ans plus tard sort Transformers Age of Extinction.
Ce nouveau film Transformers, réalisé par Michael Bay, n’est en rien un remake ou encore un reboot de la première trilogie mais se complet dans une continuité scénaristique fort intéressante. Après la quasi destruction de Chicago par les Decepticons, les humains sont de plus en plus réfractaires vis quant à la présence des Transformers sur Terre. Les derniers sbires de Megatron sont donc traqués et tués sans relâche depuis 5 ans. Et malgré une immunité offerte par le gouvernement, les Autobots se voient également pourchasser par une entité de la CIA prête à tout pour anéantir ce qu’il reste de cette espèce robotique. Le début du film introduit également l’existence d’une autre espèce extra-terrestre à l’origine de la création des Transformers.
Là où la première trilogie se contentait d’être une proposition pop-corn alliant explosion, métal, boobs et humour gras, ce nouvel opus se tourne résolument vers une vision plus adulte et plus sombre par moment tout en gardant les poom-poom shorts, les robots géants et les perles de sueurs dessinant le galbe d’une cuisse chauffée au soleil mais je m’égarde ... Le fait qu’un personnage, certes secondaire, passe l’arme à gauche sans prévenir après 25 minutes de film en est la preuve. La scène la plus violente reste tout de même celle du massacre pur et simple d’un Autobot, voir la réaction des autres Transformers devant cet élan de haine fut intense. Un scénario parfois sombre donc mais abordant des sujets, véritables pierres angulaires de la science-fiction que sont la bioéthique ou encore la manière d’appréhender l’existence de nouvelles formes de vie. Des sujets tout juste survolés mais bien présent dans une oeuvre de Michael Bay … vous ne rêvez pas.
Cependant, afin de nourrir les 165 minutes de film, le scénario nous sert non pas 1 ni 2 mais bien 3 vilains … la CIA en partenariat avec la société KSI, les Decepticons et un chasseur de prime Transformer du nom de Lockdown … 3 ennemis … cela rend la structure de scénario confuse, insufflant un goût d’“histoire sans fin”. Ainsi les retournements de situation s'enchaînent encore et encore. Le film se fait long une fois la seconde heure passée. Il faut dire qu’avec 3 fois plus de FAT à tartiner sur une biscotte bien trop petite … l’écoeurement peut vite se faire sentir. Raccourcir le film de 20 minutes aurait donc pu dynamiser l’ensemble.
De plus, le renouveau des personnages aurait pu être louable. Après + de 400 minutes passées avec un adolescent devenu adulte et ses pin-ups de copines, voir un père protéger sa fille anoblit la tentative tout en renouvelant les mécaniques relationnelles entre les personnages. Malheureusement, la pléthore de personnages sans intérêt à de rares exceptions ne fait qu’injecter encore plus de matière grasse dans un scénario qui n’en demandait pas tant. Un panel d’une dizaine de personnages humains + 9 Transformers est présenté le tout saupoudré d’archétype percutant des clichés le tout dans une explosion gargantuesque. Principal exemple : une chinoise forcément badass en arts martiaux ...
Malgré tout, Transformers Age of Extinction est un film à la réalisation peaufinée dans les moindres détails. L’action y est omniprésente, les explosions et autres débris font la loi ne laissant que peu de répit au spectateur que je suis. Les mouvements de caméra suivent au plus près la scène tout en s’efforçant de garder une mise à l’échelle humaine afin de mieux percevoir le gigantisme des affrontements. Michael Bay s’éclate à tout faire péter et cela se ressent, se retranscrit dans sa manière de filmer … Le plaisir que ce dernier prend caméra à la main se propage à travers l’écran et émerveille notre cerveau reptilien. “M. Bay je vous kiffe!”.
Cet amour des robots et du métal résonne également dans le design des Transformers poussés cette fois-ci au firmament de nos rêves d’enfant. Un Samourai, un Nain des montagnes suréquipés en armes à feu et une réplique de Morpheus (référence Matrix) avec ses lunettes et son long manteau en métal … rien de tel pour contenter le fan de mecha qui sommeille en moi.
Transformers Age of Extinction est un film à la réalisation sans reproche et donne ce sentiment d’un grand gamin ayant créé son univers/une histoire avec tous les jouets à portée de main. Malheureusement entaché par une surenchère de personnages, de rebondissements … rendant l’expérience indigeste par moment.