Il y a 3 ans, dans un affrontement final pour sauver une franchise tombée bien bas, Michael Bay et son scénariste Ehren Kruger s'étaient contentés de faire graviter nos robots préférés – après Goldorak – au point où ils étaient. Échec créatif. Qu'à cela ne tienne, nouvelle décennie – quoi, on compte pas à partir de 2012 ? –, nouvelle trilogie. Les Transformers sont de retour et ils vont tout faire péter – c'est pas qu'une métaphore – dans ce nouveau départ, rempli de nouveaux personnages.
Fini la blondasse copine du personnage principal. Place aux héroïnes, avec Tessa Yeager, incarnée par la magnifique et brillante Nicola Peltz. Mais une bombe ne fait pas forcément d'étincelles. Et si l'adolescente est bornée et rebelle, elle se transforme en demoiselle en détresse dès que le danger se présente. Le pire dans tout ça ? C'est son père, son petit copain et une armée d'Autobots mâles qui devront la sauver. Pas très "Girl Power", finalement. Mais au moins, Mark Wahlberg casse de l'extraterrestre dans le rôle d'un sous-Tony Stark qui ferait n'importe quoi pour protéger son enfant.
La Bataille de Chicago a laissé des traces - de frein - partout aux Etats-Unis et dans le monde. Un début qui n'est pas sans rappeler celui d'Iron Man 3 et la Bataille de New York qui a traumatisé l'Univers Cinématographique Marvel. Mais dans la mesure où l’une des dernières scènes du film de Shane Black empruntait beaucoup aux Transformers, on peut estimer que l'équilibre est rétabli. Mais, toujours est-il que depuis l'épisode de La Face cachée de la Lune, le gouvernement a choisi de partir en chasse, aidé par Lockdown, un chasseur de prime Decepticon. L'ordre est relativement simple : l'humanité doit s'élever, avoir ses propres robots, alors que les habitants de Cybertron doivent être tués.
L'histoire se veut aussi exploratrice de la mythologie de Transformers. Une réelle réflexion cette fois qui n'est pas juste un prétexte pour amener un méchant supérieur à Mégatron. Optimus Prime, désabusé, fatigué, doit faire face à son passé et rassembler ses alliés pour sauver la Terre. Les influences sont multiples. A un moment on se demande si on tient la finalité de toutes les références à Star Trek compilées sur les 4 films : et si Transformers devenait un space opera ? Il y a moins de robots, les explosions sont mieux dosées qu'avant, le travail sur le rythme est réel même si les 2h45 n’aident pas. Indéniablement les effets spéciaux, du nouveau look des Autobots aux Dinobots sont d'une classe absolue.
Malgré un concept de base fort, le scénario non dénué d'humour, avec ses rebondissements attendus, n'est pas forcément le mieux huilé de l'été mais est en tout cas moins rouillé que ses deux prédécesseurs. On sent une volonté de la part du réalisateur comme du scénariste d'évoluer. Ce quatrième volet n'a quasiment plus rien à voir avec la Trilogie Originelle, et c'est tant mieux. A l'ère des super-héros, L'Age de l'Extinction a réussi à accomplir un miracle : débuter correctement – mais pas parfaitement – une "nouvelle" saga cinématographique de science-fiction. Il n'y a plus qu'à espérer que Transformers 5 soit à la hauteur.