Avant tout, je me permets de revenir rapidement sur la saga Transfomers. Si le premier est unanimement considéré comme cool - et juste cool, les deux autres sont haïs autant par les détracteurs que par les fans du premier - qui ont tout de même réussi à apprécier le deux mais sans plus. Perso, la première trilogie est un gros plaisir coupable, qui ne m'intéresse uniquement que pour la démesure dont elle sait faire preuve. Toutefois, le quatrième opus, L'Âge de l'Extinction a été pour moi une excellente surprise, car c'était un bon film - tout du moins comparé aux précédents. Y a un travail sur la mise en scène, un peu plus de profondeur au scénario, c'était un divertissement bourrin et brainless mais qui avait ses qualités comme ses défauts et qui parvenaient à se faire apprécier indépendamment du plaisir nanardesque qu'il procurait. Et arrive donc ce nouvel opus The Last Knight, une suite qui redéfinit à elle seule ce que l'expression "être en roue libre" veut dire.
La première scène du film, en proposant un Stanley Tucci jouant Merlin l'enchanteur alcoolique allant demander de l'aide à des Transformers légendaires pour repousser une invasion, donne à elle seule le ton, avec une bataille où se mêlent chevaux, épées, catapultes, et un dragon robot à trois têtes. Et l'idée principale de cette suite est là : Michael Bay est pleinement aux commandes de son film, il le dirige de bout en bout sans aucune pression de la part des studios. On pourra regretter que cette liberté soit accordée à un faiseur tel que Bay, et non pas à un David Ayer ou un Josh Trank, par exemple, mais il faut avouer que le résultat n'en est que plus jouissif.
Si la scène suivante, c'est-à-dire l'introduction d'Izabella, se révèle inutile de par l'absence du personnage pendant une bonne partie du film, elle nous en montre un peu plus sur le monde post-départ de Prime, où les robots sont chassés par des humains surarmés, et si c'est un traitement qui se trouve déjà dans le précédent volet, ici on n'est plus à l'échelle des robots, mais des humains - via le personnage d'Izabella donc. De plus, tant que je parle de personnage, on a sûrement droit au meilleur rôle d'Anthony Hopkins, en totale roue libre dans ce film où il ne devrait pas avoir sa place. En assénant des injures bien senties par-ci, par-là, et de par la relation qu'il entretient avec son robot majordome, il se révèle sûrement être le personnage le plus attachant du lot.
On peut également retrouver avec plaisir un Lennox que l'on n'avait pas vu depuis bien longtemps, ainsi que John Turturro en l'agent Simmons, inutile mais néanmoins présent. Et c'est un autre point qui, je pense, il est important d'aborder. Transformers: The Last Knight respecte comme jamais, et ça va paraître débile, la continuité de la saga. Il ne fait pas comme si tout ce qu'il s'était passé auparavant n'existait pas, au contraire, il prend tous ces évènements et les réutilise, du vaisseau Transformers sur la Lune à l'apparition furtive d'un Sam Witwicky.
Après, voilà, on a le sidekick inutile, la Megan Fox du bordel à laquelle on a essayé d'apporter un peu plus de profondeur - "J'ai un doctorat de partout MAIS ça ne m'empêche d'être bonne" - mais surtout on a une histoire simple, qui peut s'apparenter à un bon film action/aventure/SF mais qui est caché profondément sous la couche d'effets numériques et d'humour un tantinet lourd les trois quarts du temps. Aussi, toute cette imagerie médiévalo-chevaleresque apporte un cachet supplémentaire, et vient compléter un ensemble assez bien fourni, élevant Transformers: The Last Knight au rang de curiosité cinématographique à part entière. De par sa volonté d'en faire toujours encore plus, Michael Bay propose un spectacle unique, peut être pas au goût de tout le monde - sûrement pas au goût de tout le monde - mais bien plus digeste que ce qu'il a fait par le passé. C'est n'importe quoi, c'est bourrin, et c'est mal branlé sur certains aspects, mais il n'empêche que cela reste jouissif, et, en un sens, plaisant. Toutefois, j'accepte volontiers que Michael Bay en ait plus rien à foutre, mais utiliser 8 PUTAINS DE FORMAT D'IMAGE DIFFÉRENTS...? Ça frôle le génie.