« Transformers » pour ce cinquième opus s’ouvre par une séquence se déroulant au moyen-âge : nous retrouvons le roi Arthur, Lancelot et toute la team de la Table Ronde combattant une autre armée, en attendant Merlin… qui se révèle être l’enchanteur que l’on connaît mais qui est un poivrot fini : on ne le reconnaît pas tout de suite, mais grâce à la VF j’ai bien soupçonné : c’est Stanley Tucci, doublé comme d’habitude par Bernard Alane, qui nous fait un beau numéro demandant de l’aide à un robot géant dont le visage est hors-champ.


Cette ouverture : la bataille entre des chevaliers et soldats est spectaculaire, pour son dernier round Michael Bay décide de vraiment se déchaîner, retranscrivant à l’image le scénario de six (!) scénaristes. Puis nous sommes dans le présent où les robots ne sont plus tolérés, des enfants pénètrent dans une ville abandonnée où ils sont confrontés à un robot géant, l’armée est directement sur le coup et là, une jeune femme intervient, elle s’appelle Izabella, orpheline de ses parents tués par des Décepticons. Là, Bay nous mets une scène qui est la signature typique de la saga et de sa filmographie : plans sur le décolleté de la jeune femme (dont le visage est pourtant très joli), dialogues pleins de sous-entendus sexuels (oui, oui les gosses de huit ans parlent comme des adultes) et une scène d’action bateau : ça sera globalement le menu pendant une bonne partie du film. Cade Yaeger intervient, désormais fugitif car il héberge des Autobots dans sa casse et les sauve, après son sauvetage, un robot pour le remercier lui fait présent d’un mystérieux objet.
Pour ce cinquième opus, il y aura plusieurs intrigues parallèles qui sont assez confuses et on se demande bien où le film veut en venir. Mais c’est comme un retour aux sources, ainsi dans le premier opus, il y avait trois intrigues parallèles qui finiront par se rejoindre. Là, il y en a cinq !
L’objectif serait finalement assez limpide :


la reine de Cybertron est à la recherche d’un bâton que seule Viviane sait où il se trouve. Avec ce bâton, Cybertron pourrait entrer en collision avec la Terre qui était en fait autrefois Unicron qui doit être détruite.
Sir Edmund Burton va chercher Cade via un robot qui n’a pas la langue dans sa poche (doublé par Vincent Grass très en forme en VF) et Viviane via sa voiture qui est un robot, car tous deux pourrons empêcher que Cybertron n’anéantisse la Terre : Cade parce qu’il a été désigné Chevalier et que Viviane est descendante de Merlin.


Assez étonnant, le film, que l’on regarde pour les scènes d’actions et les actrices canons, nous propose une séquence de discussions pleine d’explications, avec des monologues dont le principal intérêt est sa diction par Anthony Hopkins, d’une forme olympique à l’âge de 78 ans, doublé parfaitement comme toujours par Jean-Pierre Moulin (84 ans !) et quelques échanges ciselés entre Cade et Viviane.
Après l’action pourra redémarrer de plus belle, assez étrangement, l’essentiel de l’action se trouve à la fin du film, genre de cadeau final de Michael Bay avant de passer autre chose.
Ce cinquième opus, je trouve, retrouve ce que j’aimais dans le premier opus : dialogues ciselés, pleins d’humour, parfois scato ou sous-entendus sexuels, scènes d’actions aux décors variés (on en prend vraiment plein les yeux), personnages plutôt attachants et incarnés avec crédibilité (la jeune Izabela Moner, 17 ans, malgré son visage enfantin en impose déjà) et pas de vrai méchant : seulement Une méchante. Évidemment ce n’est pas totalement réussi, l’humour ne passe pas toujours bien, il y a des dialogues qui ne servent à rien (on s’en fout des états d’âmes des personnages secondaires) et parfois comme des leçons de vie assez lénifiantes mais au final plutôt juste : le film, outre son statut de divertissement se présente comme une méditation sur le fait d’être un héros, si on veut être un, il faut essayer d’en être un.
Et comme d’habitude, Michael Bay sait ce qu’il filme et offre parfois des plans originaux et se calme plutôt sur les plans décolletés, même si il peut en glisser un comme ça, juste en passant, il ne s’en prive pas. La dernière partie avec plein d’action est un peu confuse, trop longue et lente, le film tape clairement dans le genre de la science-fiction, prends son temps (comme dans la scène de dialogue dont j’ai parlé plutôt). Et les personnages sont plutôt nuancés comme Optimus Prime passant du côté obscur par exemple. Et le rôle de l’armée dans l’histoire n’est qu’un prétexte à des scènes de tirs et d’explosions, je pense que l’armée n’a pas vraiment un rôle indispensable dans l’histoire.
Côté casting, il prouve un retour aux sources tout en allant de l’avant : on retrouve du casting des premiers opus (Josh Duhamel, Glenn Morshower, l’impayable John Turturro que j’aurais aimé voir plus, Optimus Prime, Bumblebee), celui du précédent (Mark Wahlberg qui n’est plus handicapé d’une fille ce qui est mieux) et nouveau casting (Anthony Hopkins, Izabela Moner, Santiago Cabrera). Donc côté VF ça fonctionne puisque tout le monde reprend son comédien habituel et pour les nouveaux Izabela Moner hérite de la voix d’Orphée Silard qui lui colle plutôt bien, la fausse note vient par contre de la voix française de Santiago Cabrera.
Je connais cet acteur pour « La vie des poissons » où il était parfaitement doublé par Eric Aubrahn, et je sais qu’il a été doublé ailleurs par Anatole de Bodinat qui le collait bien, Cabrera étant un acteur plutôt charismatique, sa voix française quasi absente ne colle pas du tout et semble vouloir jouer sur l’hispanité de l’acteur (qui est chilien), donc c’est vraiment épouvantable : une grosse erreur de casting franchement, le personnage étant détestable au début et n’apparaît plus vraiment par la suite, Josh Duhamel le reléguant en second rôle.
Mais cela fait plaisir de voir par exemple un acteur comme Anthony Hopkins, habitué aux films dramatiques, lourds émotionnellement, dans un divertissement comme « Transformers » où il s’amuse clairement : mélangeant dialogues pointus et grossiers.
L’acteur s’étant très bien entendu avec Michael Bay et je pense que ça se voit, Bay prenant plaisir à le filmer aussi bien des scènes calmes que d’actions. Donc pour ce fait ce cinquième « Transformers » a pu se payer un casting vraiment impeccable, solide qui croit vraiment à l’histoire du film et nous emmène donc avec eux.
Après un début en fanfare bien qu’assez dispersé et malgré peut être un ensemble de scènes très et parfois trop longues, je mets ce cinquième opus pratiquement au même niveau que le premier : amusant, attachant, impressionnant.
On note que bien que les scénaristes savaient que Bay n’allait pas rempiler, ils ont laissés une dernière scène qui donne la possibilité d’une suite. Depuis nous savons parfaitement que le réalisateur est vraiment passé à autre chose voulant revenir à un cinéma plus personnel, à mettre en scènes des histoires qui lui parlent et avec moins de moyens que « Transformers », d’ailleurs son dernier film, certes à coûté cent millions de dollars, mais est sorti directement sur Netflix (ce qui veut dire, qu’étrangement, aucun studio ne voulait produire son nouveau film).

Créée

le 5 août 2021

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Derrick528

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