Inspiré de la mythologie grecque et librement adaptée du cycle troyen et de l’Iliade d’Homère, Troie raconte les événements de l’assaut de Troie par les Grecques tout en mettant l’accent sur les destins d’Achille et d’Hector. Le film se distingue notamment par ses nombreux changements d’avec l’Iliade, ce qui ne plaira pas à tout le monde, et en particulier l’absence de divinités olympiennes. Je dois dire que cela m’a beaucoup étonné, mais le film fonctionne très bien sans eux.
J’adore les péplums modernes, j’avais beaucoup aimé Gladiator, Troie est moins abouti, mais très récréatif. L’identité du film est folle, avec des décors somptueux et des costumes sublimes. L’histoire est épique, avec des personnages aux motivations claires, quoiqu’un peu trop obsessionnels, voire carrément puérile et élémentaire. L’action est prenante. La musique est parfaite.
J’ai beaucoup aimé le casting. Brad Pitt incarne un Achille ambigu, ni bon ni mauvais, mais extrêmement fier. Eric Bana est bien plus convaincant que dans l’ennuyant Hulk (2003). Orlando Bloom, bien qu’il soit un peu énervant dans le rôle d’un Pâris capricieux, demeure efficace. Brian Cox et Sean Bean sont brillants, comme toujours. J’ai bien aimé la participation de Brendon Glesson. Peter O’Toole, l’une des légendes d’Hollywood (Lawrence d’Arabie), incarne le roi Priam, tout en émotion. J’ai adoré. Rose Byrne est parfaite. Diane Kruger est la seule ombre au tableau. Je n’ai pas du tout apprécié son jeu et j’ai même trouvé qu’elle faisait tache (en plus, son personnage de plante verte est le plus énervant).
Troie est un film réussi. J’ai bien aimé découvrir Brad Pitt dans un rôle plus éloigné de ses habitudes. Les 2h43 décourageantes passent sans efforts, le spectacle n’est jamais ennuyeux. Les scènes de batailles sont très spectaculaires, les effets visuels fonctionnent parfaitement, encore 20 ans plus tard.
Le film aurait pu davantage mettre en avant ses personnages, plutôt que les laisser accomplir les actes héroïques qu’impose le récit. Les personnages manquent un peu de profondeur, d’émotions. Ils ne semblent pas vivre de problème de conscience, même lors des choix cornéliens. Sur ces points, l’œuvre aurait pu être plus efficace.
Les qualités de l’œuvre occultent les défauts. Troie résonne comme un chef-d’œuvre intemporel, pas aussi efficace que d’autres films du genre, plus ancien comme plus récent, mais hautement récréatif et franchement épique.