Joan confesse à Alice qu’elle n’est plus amoureuse de son mari Victor, hésitant à rompre avec lui. Celle-ci lui rétorque que cela n’a rien de grave, elle-même n’éprouvant plus que de l’affection pour Éric avec lequel elle partage sa vie depuis longtemps, mais qui, sans qu’elle ne le sache, la trompe avec sa meilleure amie Rebecca.
Emmanuel Mouret réfléchit encore sur les sentiments qui passent et trépassent entre adultes consentants. Sa musique devient un refrain connu joué ici sur une note mélancolique et tragique évoquant, comme si de rien n’était, la trahison, le sentiment de culpabilité et le deuil. Entre secrets et mensonges, ses personnages discourent sans discontinuer et se remercient avec bienveillance. L’on s’étonne des coucheries du ou de la partenaire alors que l’on est soi-même adultère. Et ce n’est que quand l’autre repoussé s’éloigne que l’on cherche à le retenir, avant que le cruel « Je préfèrerais que l’on reste amis » n'entérine les illusions perdues. A force de tricotages, puis de détricotages sur de sempiternelles sonates, ces acoquinements éphémères finissent par lasser. Les trois nouveaux visages dans ce cinéma n’y sont pour rien, India Hair et Camille Cottin étant au diapason, quand Sarah Forestier apporte un peu de la passion qui manque à l’ensemble. La gent masculine, plus sensible que lâche, joue également une partition sans faussetés. Mais la mélodie plus légère de la Chronique d’une liaison passagère ou les liaisons dangereuses de Mademoiselle de Jonquières résonnaient davantage. Reste cette question existentielle : dans un couple, est-il plus confortable d’être celui ou celle qui aime le plus ou l’être aimé davantage ?
(6/10)
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