En quête d'humanité
Sam Peckinpah avait enterré le western dans la horde sauvage, puis l'avait déterré pour lui faire subir toutes sortes d'outrages dans "Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia". Tommy Lee Jones le...
Par
le 21 mai 2018
23 j'aime
7
Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien ! (Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)
Odyssée s'inspirant très lointainement du roman "Tandis que j'agonise" de Faulkner, dont la particularité est de multiplier sous forme polyphonique les différents flux de conscience des membres d'une même famille, laquelle chemine afin d'honorer l'enterrerement de la matriarche parmis les siens sur sa terre natale. De cette diffraction des considérations, Guillermo Arriaga aura simplement retenu un triple point de vue sur le meurtre, assez artificiel. La référence littéraire se situe finalement davantage dans le principe du convoi d'un défunt, à destination de sa terre originelle, chimérique dans le film (inventée par le protagoniste de son vivant pour faire bonne figure et dissimuler une existence marquée par la solitude).
Le personnage de Mike Norton représente naturellement la brutalité aveuglément xénophobe, réactionnaire, et plus simplement l'incompréhension de l'Amérique à l'égard de son voisin mexicain. Celui-ci sera forcé au cours d'un périple imposé, "correctionnel", à découvrir le vrai visage humain de ceux qu'il considérait jusqu'alors comme des envahisseurs (groupe rencontré dans les collines offrant généreusement boire et manger, soin consécutif à la morsure apportée par la migrante clandestine que Mike frappa...).
Bref, voilà pour le topo. Le scénario est ambitieux, fouillé, attachant, mais je trouve la sensibilité assez lourdingue, peu subtile, d'une finesse humaniste comparable à celle de Peckinpah finalement, assez grossière faut reconnaitre. En particulier l'écriture du personnage de Mike, et diverses intentions ici ou là.
Parcours initiatique de deux âmes solitaires au lien presque filial. Beau film quand même malgré ces défauts: 6,5/10
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Solitude, Itinéraire initiatique, Immigration - Réfugiés, Films des USA et Amitié-Camaraderie
Créée
le 26 avr. 2024
Critique lue 7 fois
D'autres avis sur Trois enterrements
Sam Peckinpah avait enterré le western dans la horde sauvage, puis l'avait déterré pour lui faire subir toutes sortes d'outrages dans "Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia". Tommy Lee Jones le...
Par
le 21 mai 2018
23 j'aime
7
Je ne vais pas vous faire la liste de toutes les œuvres que je n’aurais jamais connues sans ce merveilleux endroit, mais ça commence à faire un p’tit paquet ! De critique en critique, de commentaire...
Par
le 15 janv. 2014
18 j'aime
2
Belle révélation que Tommy Lee Jones en réalisateur, pourvu qu'il ne s'arrête pas à ce film. Alors bon, avouons le, le film est un poil longuet, de temps en temps on a envie de l'engueuler pour que...
Par
le 2 oct. 2010
10 j'aime
Du même critique
La tournure de cette comédie est finement menée, son écriture précise et équilibrée. Elle mets en dérision une certaine tradition patriarcale et plus généralement la posture masculine machiste dans...
Par
le 24 juin 2024
1 j'aime
Tragédie mizoguchienne mettant en scène un monde aux conventions sociales rigides, aliénantes et mortifères, plus impitoyables encore à l'égard du petit peuple: une sexualité féminine entravée, des...
Par
le 16 juin 2024
1 j'aime
Texte minimaliste et mise en scène épurée portant un regard d'entomologiste sur un couple de provinciaux, fonctionnaires en fin carrière, exclus du progrès dont bénéficie les citadins, traités sans...
Par
le 10 juin 2024
1 j'aime