En quête d'humanité
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Odyssée s'inspirant très lointainement du roman "Tandis que j'agonise" de Faulkner, dont la particularité est de multiplier sous forme polyphonique les différents flux de conscience des membres d'une même famille, laquelle chemine afin d'honorer l'enterrerement de la matriarche parmis les siens sur sa terre natale. De cette diffraction des considérations, Guillermo Arriaga aura simplement retenu un triple point de vue sur le meurtre, assez artificiel. La référence littéraire se situe finalement davantage dans le principe du convoi d'un défunt, à destination de sa terre originelle, chimérique dans le film (inventée par le protagoniste de son vivant pour faire bonne figure et dissimuler une existence marquée par la solitude).
Le personnage de Mike Norton représente naturellement la brutalité aveuglément xénophobe, réactionnaire, et plus simplement l'incompréhension de l'Amérique à l'égard de son voisin mexicain. Celui-ci sera forcé au cours d'un périple imposé, "correctionnel", à découvrir le vrai visage humain de ceux qu'il considérait jusqu'alors comme des envahisseurs (groupe rencontré dans les collines offrant généreusement boire et manger, soin consécutif à la morsure apportée par la migrante clandestine que Mike frappa...).
Bref, voilà pour le topo. Le scénario est ambitieux, fouillé, attachant, mais je trouve la sensibilité assez lourdingue, peu subtile, d'une finesse humaniste comparable à celle de Peckinpah finalement, assez grossière faut reconnaitre. En particulier l'écriture du personnage de Mike, et diverses intentions ici ou là.
Parcours initiatique de deux âmes solitaires au lien presque filial. Beau film quand même malgré ces défauts: 6,5/10
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Créée
le 26 avr. 2024
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