Portrait déséspéré autant que touchant d'une Amérique en perdition, le film se révèle dans une seconde partie, un road trip original, beau et délicat.
A l'image d'un Babel, le scénario de la première partie, en constant flashbacks au départ complexes, s'avère d'une richesse surprenante et progressive. Grâce à une photographie froide, Tommy Lee Jones, aussi à l'aise devant que derrière la caméra, fige l'Amérique profonde, la critique autant qu'il admire sa simplicité. Du laid, il fait du beau, grâce à de très beaux plans qui montrent à merveille l'état de délaissement, d'isolement, d'ennui et de frustration sexuelle de ses habitants. Il enrichit cette observation d'une jolie histoire d'amitié (presque malsaine à certains moments) qui pousse cet homme bourru, obstiné, à commettre l'irréparable pour son ami.
La seconde moitié se concentre sur un joli "road trip", si l'on peut le nommer ainsi, d'un homme, qui frise parfois le sadisme.
Tommy Lee Jones ne tombe JAMAIS dans le facile. Son film n'est ni blanc ni noir, et présente des personnages tout aussi peu manichéens, à l'image de ces dernières minutes qui montrent une réalité encore plus touchante mais bizarrement triste.

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le 19 mai 2015

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Charles Dubois

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