Jean Negulesco, avant de virer hélas dans le genre de la comédie qui ne lui ira pas du tout comme le prouvera le nanardesque "J'ai épousé un Français" ou même "Comment épouser un millionnaire", qui n'est sauvé de la médiocrité absolue que par l'interprétation fabuleuse de Marilyn Monroe en myope qui se mange tous les murs, a été très bon réalisateur en particulier dans le domaine du film noir. "La Femme aux cigarettes" et "Le Masque de Dimitrios (avec déjà le duo Sydney Greenstreet-Peter Lorre pour le second !!!) en sont de belles preuves ; et, même s'il n'atteint pas le rang des deux autres, on peut ajouter aussi ce "Three Strangers"...
Le scénario est original, rappelant un peu "Le Faucon maltais" par la présence peut-être maléfique d'une statuette (d'ailleurs le scénario a été écrit par John Huston, réalisateur-scénariste du "Faucon maltais" avec déjà encore, tiens donc, le duo Sydney Greenstreet-Peter Lorre !!!), la mise en scène qui utilise souvent le montage embué ne fait rien pour ne pas qu'on ressente cette impression. L'histoire, souvent surprenante, se suit avec un intérêt soutenu.
Pour l'interprétation, Sydney Greenstreet a un peu trop tendance à cabotiner à l'excès, Geraldine Fitzgerald est imbattable pour jouer les garces d'allure faussement bienveillante (même si dans le registre je la trouve plus convaincante dans "The Strange Affair of Uncle Harry" !!!), mais celui qui tire la couverture à lui est sans conteste Peter Lorre, qui joue celui qui est de loin le personnage du trio le plus intéressant et le plus sympathique et à qui l'enveloppe d'héros romantique va étonnamment à ravir.
Tout ça en fait une belle petite curiosité qui vaut le coup d'être vu.