Un bon film, qui vous tient en haleine, et qui donne à réfléchir, notamment sur le village où tout le monde se connaît, où personne n'est laissé de côté, mais aussi où toute déviance est écrasée sans pitié et où le regard des autres compte plus que la compassion. On y retrouve aussi tous les personnages de la Passion : le commissaire dans le rôle de Ponce Pilate, attaché au début à faire respecter la justice mais qui rapidement préfère l'injustice au désordre qui nuirait à sa carrière ; le notable local dans celui du grand prêtre, sans pitié pour conserver son pouvoir ; le prêtre plutôt dans le rôle des pharisiens, attaché au respect des traditions plus qu'à celui des hommes ; la jeune fille dans le rôle des saintes femmes au pied de la croix ; et l'accusé, l'ecce homo flagellé, qui ne répond pas...
Il n'y a que les parents, pourtant centraux, que je n'ai pas réussi à faire rentrer dans ce schéma.
Mais si vous connaissez un peu la pensée de René Girard, vous retrouverez le thème qui lui est cher du sacrifice ou de l'expulsion du bouc émissaire pour ressouder la communauté.