"Nos Arcadies", nos souvenirs, notre amour. Un vent de fraîcheur et de douceur, de tyrannie souvent. De tyrannie du cœur.
Ce sont deux gueules d'ange qui vont vous embarquer pour suivre leur histoire. J'ai trouvé comme un relent proustien dans ce film et c'était très plaisant de voir de la littérature en images. Les deux acteurs principaux sont très justes dans leur jeu, très mélancoliques, peut-être même ont-ils quelque chose de baudelairien (tant qu'on y est). Il y a des répliques très drôles, mais toujours ce côté mélancolique qui vient casser le rire juste avant qu'il n'apparaisse dans votre gorge.
Je ne croyais pas que j'allais me laisser illusionner et bercer si tendrement mais, merci Arnaud Desplechin, cela s'est produit. C'est un film contemplatif ; finalement ni trop doux ni trop amer, il vous laisse sans voix et lorsque défilent sous vos yeux les dernières images, non, rien de rien, non, vous ne regrettez rien. Surtout pas la musique, cette ode à l'amour lorsque l'amant voit l'aimée.
Je souhaiterai juste finir en disant que depuis Mommy de Dolan, c'est certainement le plus joli film que j'ai vu, et deux heures après, je n'en suis toujours pas sortie, je me sens simplement bien, dans un état de douceur infinie. J'ai beaucoup entendu dire que c'était un film devant lequel "on se faisait chier" "on se demandait ce qu'on foutait là", et il est vrai que pour les fanatiques de cinéma d'action ce ne doit pas être très palpitant mais, si vous savez apprécier la lenteur, le temps (car oui, je n'en démords pas, pour moi ce film est lié à Proust) alors allez le voir et appréciez cet instant, le plus simplement possible.
PS : S'il vous plaît, aidez-moi à retrouver le morceau qui est joué, la musique classique renversante que l'on entend quand Quentin voit Esther, il va même l'écouter à l'opéra lorsqu'il est plus âgé... S'il vous plaît !