Extrêmement bien reçu par la critique et dans une moindre mesure par le public, "Trois Souvenirs de ma Jeunesse" a tout d'une œuvre-somme, reprenant dans une narration inspirée tout ce qui nous a un jour séduit, emporté, chez Desplechin : les histoires de famille, les histoires d'espions, la science et la culture, la confusion des sentiments, le tout avec ce mélange unique de distance "intellectuelle" - qui rend le film comme son spectateur plus intelligent, semble-t-il - et d'incandescence inouïe. De charme aussi, car ici la peinture d'un premier amour entre adolescents, superbement porté par l'interprétation de Quentin Dolmaire, revêt toutes les couleurs de la nostalgie (les eighties, très justement décrites) et de l'embrasement... jusqu'à ce que la cruauté - des autres, du monde, de soi-même ait raison de ce petit couple naissant. Qui se refusera quand même à mourir, au moins dans le cœur de Paul Dedalus (de l'un des deux Paul Dedalus, plus exactement...). "Trois Souvenirs de ma Jeunesse" est un film qui soulève l'enthousiasme, fait peur parfois (au cours des deux premiers "épisodes", qu'il ne faudrait pas négliger parce qu'ils sont plus courts), et nous accompagnera longtemps, de manière très intime, une fois le mot fin inscrit à l'écran. Desplechin a encore réussi son coup ! [Critique écrite en 2015]

EricDebarnot
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015, Les meilleurs films avec André Dussollier et Les meilleurs films des années 2010

Créée

le 30 nov. 2015

Critique lue 456 fois

5 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 456 fois

5

D'autres avis sur Trois souvenirs de ma jeunesse

Trois souvenirs de ma jeunesse
Velvetman
9

L'érudition de l'amour

L’amour est un vieux serpent de mer. Le temps passe, l’identité se dilate, les souvenirs s’égarent et s’éparpillent entre la routine inhérente d’un Roubaix lassant et le romanesque idéalisé d’une vie...

le 13 oct. 2015

77 j'aime

4

Trois souvenirs de ma jeunesse
B-Lyndon
8

Esther. (des vies possibles)

Lors de la première vision du film, et comme devant tous les Desplechin, j'en suis ressorti ému, très heureux. C'est l'effet que me font ses films : leur complexité, leur densité, leur énergie aussi,...

le 22 mai 2015

30 j'aime

11

Trois souvenirs de ma jeunesse
FredEric4
3

De l'art de se toucher la nouille

OMG que ce film est détestable. Que ce soit les choix de réalisation (l'effet rétro de l'annonce des parties, les "split screens" et les effets "scope", la troisième partie qui occupe à elle seule...

le 28 mai 2015

26 j'aime

7

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25