De l’impératif du commandement s’acquitte une dette insolvable. Iconographie viscérale d’un carnage et sidérant diptyque de l’héroïsme.
Malgré la dualité permanente qui le caractérise, le film finit par s’équilibrer. La première partie (prônant le patriotisme) est un peu longue: on explique à partir d’un événement traumatique de l’enfance, l’abnégation non violente du personnage. La seconde partie au contraire, est une mise en scène cinématographique de la guerre particulièrement réussie : sidérante, viscérale, et surtout poignante où l’on ne perd pas de vue l’ambivalence psychologique , la lutte interne et l’humanisme du personnage objecteur de conscience. C'est un personnage aussi déroutant dans son courage qu’attachant dans sa conviction absolue. Formidablement interprété. Si Mel Gibson met en avant son obsession du sacrifice, et sa croyance, il nuance celles-ci dans la confrontation à différents points de vue aussi légitimes les uns que les autres et en cela son cinéma reste intact.