Sans casser trois pattes à un canard oenologue, voilà un petit film français sympathique, je pense que c'est le mot.
Sous ses airs bourrus, Niels Arestrup écrase un peu de sa prestance Lorant Deutsch (un acteur que j'apprécie mais qui ne fait définitivement pas le poids en l'occurence) tout comme Paul étouffe Martin, leurs personnages respectifs.
Père excessivement nuisible, personnage exécrable que l'on hait sans retenue, on se demande sans cesse à quel moment il va suivre le schéma typique, et montrer son côté humain.
L'une des grandes qualités du film selon moi.
Mais cet aspect très monolithique, presque excessif, que l'on retrouve dans beaucoup des personnages présents, finit par confiner à la caricature et à user de traits bien trop précis, là où un léger flou aurait sans doute été bénéfique.
Je paraphrase bien évidemment ma consoeur de film, pour dire en substance que ça manque de subtilité.
Reste que cette plongée dans la cuve de la culture vinicole est plaisante, et que le traitement des relations père-fils, pour unilatéral et linéaire qu'il soit, est adroitement abordé.
Avec un angle tellement cruel, finalement, qu'il en reste original.
Sorti des deux seniors Arestrup et Chesnais malheureusement, l'intérêt soulevé par les personnages est assez inégal, à l'image de Valérie Mairesse ou de l'acteur jouant le fils de Chesnais.
Personnage insuffisamment étoffés ou acteurs passables, je resterai prudent en supposant qu'il y a un peu des deux.
À noter, le film propose de jolis paysages avec une lumière douce, contrastant avec la froideur des rapports humains.
Peut-être un peu trop "obvious", ce côté carte postale, mais on le prend avec plaisir néanmoins.
Si on fait la somme de tout cela, la prestation est honorable, sans prétendre à l'inoubliable. Dont acte.