Sur l'échelle du WTF, on en est à 5/Southland Tales. Ce qui est quand même pas mal.
Mieux vaut être prévenu, ce film est une blague géante qui dure presque 2h. Réalisé néanmoins avec le plus grand des sérieux, les plus "premier degré" d'entre nous crieront irrémédiablement à la grosse merde, les autres se fendront la gueule du début à la fin.
Cela peut être déroutant d'être face à un film qui respecte tous les codes du "sérieux" mais qui traite pourtant d'un sujet ridicule. Ce peut être un vrai travail sur soi-même, un véritable effort de pouvoir voir au-delà de l'apparence pour enfin percevoir et réaliser ce qui est vraiment.
Justin Long hurle pour le salut de sa vie et de son âme pendant que son bourreau raconte son histoire, expliquant pourquoi il fait ce qu'il fait non sans éclabousser sa folie sur le corps de son nouvel ami. On est bien là dans un film d'horreur. On pense à The Human Centipede à cause des modifications corporelles mais on n'est pas dans un délire chirurgical pour l'amour de la science ou pour prouver que l'Homme est capable du pire. Quelque part, Tusk est une histoire d'amour, une histoire pleine de remords qui s'emmêle dans la majesté du règne animal. Tusk réunit un gros connard et un vieil homme nostalgique.
Pourtant, ça n'en reste pas moins un film qui raconte comment un mec se fait transformer en morse.
Ce qui m'a plu dans ce film, c'est justement que Kevin Smith a réussi à faire subsister en un film tout ce qu'on voit depuis des années dans les films d'horreur qui parlent de torture, de kidnapping, de soumission et une grosse blague complètement conne.
Les plus sceptiques pourront s'en apercevoir au moment du combat final : prenez quelques secondes pour faire le bilan de ce que vous voyez. N'est-ce pas complètement ridicule ? Ne voyez-vous pas qu'à aucun moment, ça ne se prenait au sérieux ?
A mon avis, les éléments de narration qui viennent renforcer la crédibilité de l'histoire (les regrets de la copine de Wallace, le vieux qui raconte son histoire, le nom de la station de radio qui montre bien que Wallace est un vrai connard,...) ne sont là que pour faire diversion, pour plonger le spectateur dans un film d'horreur et pour faire oublier qu'il ne s'agissait, en réalité, qu'un délire de deux débiles qui font un podcast (tiens tiens, comme par hasard).
A mon avis, même si son histoire était complètement tirée par les cheveux, Kevin Smith a réussi son pari. Néanmoins, pour ma part, j'ai trouvé que les scènes de dialogues à rallonge étaient assez chiantes. Surtout celle de Guy Lapointe. J'ai bien noté que même les personnages en face de lui en avaient marre. Je n'ai pas oublié qu'ils étaient à deux doigts de lui hurler dessus pour qu'il finisse par cracher sa pastille. Je me doute bien qu'il s'agit probablement d'un coup de coude, comme pour se moquer de ces dialogues de merde qui dure des plombes, qui ne servent à rien mais qu'on nous impose dans la plupart des films, mais Guy Lapointe pendant un quart d'heure, c'est chiant. Même si c'est Johnny Depp.
Bref, je le redis, faut pas se prendre la tête les loulous. C'est un film complètement con qui fait semblant d'être sérieux, et c'est tant mieux.