Ode à Fénéon
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Reprenant le concept utilisé par Michelangelo Antonioni avec son Zabriskie Point, le cinéaste nordiste Bruno Dumont choisit le désert californien pour filmer l'errance d'un couple en perpétuelle fuite.
Au gré des longs travelling filmant la désolation du no man's land des illusions. Le couple, toujours à la limite de tous les sentiments : de l'amour le plus intense à la haine la plus destructrice, de l'envie au rejet, du jour à la nuit sans étoiles, les sentiments s'étiolent au fil de ce road-movie existentiel à l'image dénudée. Les personnages sont en constante fuite afin d'échapper à eux-même. Ils font stoppent pour subvenir à leurs besoins primaires : manger, dormir, baiser et finissent toujours par repartir.
A force de filmer l'ennui et la recherche du néant, le cinéaste peine parfois à se rediriger et à trouver le carburant suffisant pour continuer la route. C'est bien filmé, ça semble intéressé, mais ça manque souvent de saveur et ça semble parfois tourner en rond.
Le final, extrêmement manichéen finira d'achever le peu de crédibilité apporter au propos. Cela dit on se laisse souvent saisir par la beauté naturaliste de l'image et par les effets de style assez bien maîtrisés.
Créée
le 5 juin 2015
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