Tentons d'oublier un instant que Twixt est un Coppola. Ainsi, nous barrons la route au cruel sentiment qu'est la déception. L'histoire démarre avec une petite présentation de Swann Valley : sa quincaillerie miteuse, son clocher biscornu à sept faces, ses jeunes gothiques (=dépravés/satanistes) et, bien sûr, sa douzaine de gamins trucidés. Voilà, la voix off – un brin outrancière – a fini de planter le décor.
On comprend assez vite que l'angoisse sera la grande absente du film. Les cadrages hyper léchés ne suffiront pas à créer une atmosphère flippante, ni même bien mystérieuse. Il faut dire que les choix artistiques des passages "oniriques" laissent à désirer. Outre la synthèse ratée (le clocher, la moto, le serpent...), le noir et blanc retravaillé en numérique n'est pas une franche réussite.
Qu'en est-il du scénario ? Pas mal de pistes intéressantes mais aucune n'est vraiment exploitée. Les émos du lac ont beau jouer un rôle pivot dans l'histoire, on ne sait presque rien d'eux (à part le fait que leur chef cite du Baudelaire avec un accent impayable). Impressionnante visuellement, Elle Fanning intrigue au début, mais elle manque finalement de relief. La conclusion, sensée être "bulletproof", tombe à plat.
J'ai quand même gloussé quand la Lune est apparue moustachue (déguisée en Edgar Allan Poe) et pendant l'excellent passage où Val Kilmer réécrit douze fois le début de son roman tout en picolant. En dehors de cela, rien de bien mémorable.