Je ne trouve même pas ça drôle de descendre ce film. C'est trop facile.

J'adore tous ces gens qui disent que Coppola est formidable parce qu'il fait des expérimentations. Là, il a bien tenu à nous le faire savoir : esthétique vidéo pourrie, image en tons de gris, image saturée, images de synthèse foireuses, il s'agit d'être certain de pouvoir sortir de la salle et dire que « formellement, c'était... étonnant ». Bon, pas plus de commentaires à ce propos, ce serait vraiment attaquer au-dessous de la ceinture, le père Francis a lâché un énorme pet dans l'histoire du cinéma, on ne va pas non plus insister sur le fait que ça pue.

Donc ce gros plein de sous de Coppola essaie de commettre un nouveau produit, mais l'impuissance guette ; dans les gradins, le public s'est rassis et commence à bavarder quand soudain sur l'écran géant, OUII, ouii c'est bien cela, c'est in-cro-yable, un petit spermatozoïde du nom de Méta est en train de se dégager sur la droite et OUIIIIIII, OUIII, IL MAAaaaAARQUE ! La feuille blanche inspire la feuille blanche, Coppola essaie de faire un scénario sur un mec qui essaie d'écrire un livre.

Tous les poncifs du genre sont ressortis pour l'occasion, chacun s'émerveille devant la ô-combien-attendue scène où l'écrivain essaie dix façons différentes pour une phrase et n'aboutit à rien. Parmi autres poncifs charmants, au passage, la femme hystérique, prête à faire du mal à un ouvrage inestimable qui n'existe qu'en quatre exemplaires dans le monde pour menacer son mari et obtenir de l'argent. Passons, de toute façon, on vous expliquera que les poncifs, « c'est fait exprès » : ben oui, tout ça c'est une grande réflexion et parodie des histoires gothiques/fantastiques/d'horreur, nous dit-on.
Alors je ne vais pas émettre de jugement de valeur, je vais juste vous dire qu'on voit : une adolescente dans une robe blanche et entourée d'une sorte de halo lumineux, des enfants tués par un pasteur, des vampires noir et blanc qui boivent du sang rouge, un beffroi, des gothiques « démoniaques », des forêts et des enfants qui préparent de la citronnade. Avec tous ces clichés de genre, on devrait pouvoir ressentir un minimum d'effroi, ou bien rire car ceux-ci sont parodiés, mais que nenni. Ce qu'on ressent, c'est du vide, à plein pot, de la prétention mal placée, et des moyens énormes gâchés.
Sinon, le point culminant du pathos est le moment où Hall (Val Kilmer) confesse que s'il avait été sur le bateau, ce jour-là, sa fille ne serait peut-être pas morte. "Je pensais que c'étaient de petits bateaux, pas des jets rapides".


* J'ai utilisé le même simulateur de film que Coppola pour trouver le titre de ma critique. Je ne vous dis pas le scénario que j'ai eu avec tout ça, il y avait des loup-garous, du jus de tomate à la ciboulette et un castor coincé dans une pale d'hélicoptère...
Philistine
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le 17 avr. 2012

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Philistine

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