Quand Coppola décide de prendre son spectateur pour un con, le Monsieur le fait jusqu'au bout.

Décider de transposer une partie de sa vie personnelle au cinéma, sorte d'autobiographie, n'est pas chose facile. Il décide ici de se libérer de la mort d'un de ses fils en reproduisant ce décès avec une jolie jeune fille. Seulement, l'histoire brodée autour est totalement incongrue. Un écrivain en chute libre, qui atterrit dans un patelin du fin fond de l'Amérique, se retrouve embarqué dans une affaire glauque de gosses tués par on ne sait trop qui, sujet sur lequel il décide d'écrire un bouquin avec l'aide du shérif.
Les incongruités font masse, ainsi, on aura le droit à un Edgar Allan Poe qui va débarquer durant les rêves, racontant ce qui s'est passé, ou encore à un groupe de jeunes gothiques qui passent leur temps en transe autour d'un feu de bois...

L'ambiance est donc tournée vers le film d'horreur, les éléments plus ou moins clichés étant légion. Là où l'ambiance pouvait fonctionner dans sa première oeuvre Dementia 13, elle est ici très mal mise en oeuvre, si bien qu'on a plutôt l'impression d'assister à une vulgaire parodie, tout au plus un bon nanar des années 70/80.

Mais le plus dérangeant n'est pas forcément là.
Une chose fait plus que tout mal aux yeux: cette esthétique, si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi.
Chaque image paraît plus retouchée que jamais, afin de donner au film une allure proche de l'onirisme. Les fantômes apparaissent ainsi brillant (allez, avouons-le, il a copié ça sur Twilight), entourés d'un halo blanc, tout le reste étant plongé dans un noir nuancé de gris. C'est extrêmement laid à regarder, parfois bien fatiguant.
Côté plan, rien de bien extraordinaire, certains plans sont même pas loin du raté.

Bref, on peut attendre beaucoup du réalisateur de nombre de chefs d'oeuvre, surtout quand il décide d'expérimenter, seulement on ressort ici de la séance avec un sentiment proche de la pitié, et finalement une énorme déception.
Réaliser une oeuvre autobiographique, c'est bien, la réussir, c'est mieux.
ChocBonham
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films 2012 et Top Francis Ford Coppola

Créée

le 26 juin 2012

Critique lue 412 fois

9 j'aime

5 commentaires

ChocBonham

Écrit par

Critique lue 412 fois

9
5

D'autres avis sur Twixt

Twixt
guyness
4

Tourné autour du Poe

Tous ceux qui regrettent la mort prématurée de certains de leurs artistes préférés ont sans doute bien tort. En effet, pour un Hendrix, une Mozart ou un Tony Scott (naaan, je déconne, je vous laisse...

le 20 déc. 2012

40 j'aime

11

Twixt
Spark
6

C'est l'histoire d'un livre qu'est l'histoire d'un film qu'est l'histoire...

Pour n'avoir vu de Coppola que Apocalypse Now – qui est à mon sens le film le plus surestimé de l'histoire du Cinéma – je suis allée voir Twixt sans m'attendre à un film qui me parlerait, mais avec...

le 5 févr. 2012

31 j'aime

7

Twixt
Pravda
7

S'abstient de la blague trop facile du "Twixt : deux doigts coupe-faim". Oups.

Je ne connais quasiment pas le cinéma de Coppola, je n'ai même pas vu Apocalypse Now, c'est vous dire. -- placez vos huées / jets de tomates ici -- Pour cette raison j'abordais ce film sans rien en...

le 11 mars 2014

28 j'aime

9

Du même critique

Danny Balint
ChocBonham
2

Only God Forgives

Sur le papier, ce film aurait franchement de quoi séduire: les oscillations d'un néo-nazi d'origine juive, adaptation à l'écran d'une histoire vraie... Cependant, le long-métrage n'a cessé de...

le 7 avr. 2013

30 j'aime

4

There Will Be Blood
ChocBonham
10

Et l'Homme fut

Tout se déroule au début du XXe siècle, dans l'Amérique profonde. On suit Daniel Plainview, campé par le grand Daniel Day-Lewis, qui devient, au fur et à mesure du temps un homme de plus en plus...

le 14 juin 2012

26 j'aime

4

The Stooges
ChocBonham
10

Iggy est loin de faire de la Pop

The Stooges, premier album du groupe éponyme, est une oeuvre à la puissance rarement égalée. Du début à la fin, l'iguane et ses comparses nous assènent de chansons ravageuses, destructrices. Et cela...

le 9 janv. 2012

26 j'aime

3