Quand Coppola décide de prendre son spectateur pour un con, le Monsieur le fait jusqu'au bout.

Décider de transposer une partie de sa vie personnelle au cinéma, sorte d'autobiographie, n'est pas chose facile. Il décide ici de se libérer de la mort d'un de ses fils en reproduisant ce décès avec une jolie jeune fille. Seulement, l'histoire brodée autour est totalement incongrue. Un écrivain en chute libre, qui atterrit dans un patelin du fin fond de l'Amérique, se retrouve embarqué dans une affaire glauque de gosses tués par on ne sait trop qui, sujet sur lequel il décide d'écrire un bouquin avec l'aide du shérif.
Les incongruités font masse, ainsi, on aura le droit à un Edgar Allan Poe qui va débarquer durant les rêves, racontant ce qui s'est passé, ou encore à un groupe de jeunes gothiques qui passent leur temps en transe autour d'un feu de bois...

L'ambiance est donc tournée vers le film d'horreur, les éléments plus ou moins clichés étant légion. Là où l'ambiance pouvait fonctionner dans sa première oeuvre Dementia 13, elle est ici très mal mise en oeuvre, si bien qu'on a plutôt l'impression d'assister à une vulgaire parodie, tout au plus un bon nanar des années 70/80.

Mais le plus dérangeant n'est pas forcément là.
Une chose fait plus que tout mal aux yeux: cette esthétique, si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi.
Chaque image paraît plus retouchée que jamais, afin de donner au film une allure proche de l'onirisme. Les fantômes apparaissent ainsi brillant (allez, avouons-le, il a copié ça sur Twilight), entourés d'un halo blanc, tout le reste étant plongé dans un noir nuancé de gris. C'est extrêmement laid à regarder, parfois bien fatiguant.
Côté plan, rien de bien extraordinaire, certains plans sont même pas loin du raté.

Bref, on peut attendre beaucoup du réalisateur de nombre de chefs d'oeuvre, surtout quand il décide d'expérimenter, seulement on ressort ici de la séance avec un sentiment proche de la pitié, et finalement une énorme déception.
Réaliser une oeuvre autobiographique, c'est bien, la réussir, c'est mieux.
ChocBonham
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le 26 juin 2012

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