Série B pour film Prestige
Dans la catégorie des "films fauchés faits par un ancien nabab d'Hollywood qui passent pourtant inaperçus" (et visiblement aussi dans la catégorie "film qui a gonflé pas mal de monde", vu la moyenne de notes), donnez-moi Twixt, série B assumée qui, si elle n'a pas les moyens d'un Parrain ou d'un Apocalypse Now tournés naguère par le même Coppola, a les défauts de son avantage d'être un film total indé (Francis Ford, ici, assure quasi-tout avec ses deniers propres).
Vu les avis tranchés, il faut se rendre à l'évidence : ça ne plaît pas à tout le monde.
Trop d'attente de la part du maître ?
Je ne sais pas. Toujours est-il que j'ai pris un pied assez vertigineux à cette chose mineure.
L'ambiance m'a ferré illico, j'imagine que c'est la condition sine qua non à l'appréciation. J'ai trouvé ça dingue, inattendu, complètement libre (on comprend vite que ça peut partir partout comme nulle part).
Les escapades en terre graphique improbable durant les rêves m'ont convaincu, voire fasciné pour la partie orphelinat ou pour l'explication de texte du "Nevermore" par Edgar Allan Poe himself (un régal).
Ces "rebelles" motards complètement improbables et hors-du-coup avec leur chef qui baragouine Baudelaire dans le texte avec un accent ahurissant m'ont plu.
Elle Fanning happe le regard avec décontraction, vampire-fantôme l'air de rien, fascinante sans le chercher, encore une qui ira très loin.
La montée d'escalier dans la tour façon Vertigo est impeccable, tout comme la partie de spiritisme ahurissante.
Même sans connaître les aspects de la vie privée du réalisateur qui signe une séquence-confession à peine maquillée sur la mort accidentelle de son fils, on peut se laisser emporter par l'émotion qui submerge le personnage principal vers la fin.
Et la fin elle-même... Wouah, c'est quoi ce délire ?
Un film que j'accrocherai, au risque de m'attirer les foudres des aficionados de ses "nobles" fresques d'antan, au bon versant du palmarès de son auteur.