Je pense qu'avant d'aborder ce film il faut, plus que pour un autre, un petit point de contexte. Pourquoi ? Tout simplement parce que Twixt est son film le plus personnel, et partiellement biographique.
Ainsi, on est loin des Parrains (projet fait presque à contre cœur), et d'Apocalypse Now (qu'il ne devait même pas réaliser à la base), ses plus grands succès. Ce que Coppola veut principalement faire, ce sont des "petits films personnels" (en fait, il veut écrire des romans, mais ça viendra sans doute après sa carrière de cinéaste). Twixt vient clore un tryptique composé déjà de Conversation Secrète, et de Tetro (où la figure de son frère est prépondérante). On sait d'ailleurs que son prochain long-métrage sera un projet de plus grande envergure.
Twixt donc. La façon dont à germé l'idée de faire ce film est assez géniale. Après l'Argentine et la Roumanie, Coppola était en Turquie à la recherche d'un lieu de tournage. Il ne trouvait rien, et une nuit à l'hôtel il fit un curieux rêve, dont le contenu est en substance le film (y compris la présence d'Edgar Alan Poe). Toutefois, il fut réveillé par l'appel à la prière, et donc, paf, pas de fin. Mais peu importe, Coppola le sait, il tient là son nouveau film, il va tourner pas loin de chez lui, il est entouré des personnes qu'ils souhaitent, il va faire le film dont il a envie.
On se retrouve donc avec un chouette petit film, qui donne une impression de bâclé parfois, mais simplement parce que c'est brut. C'est sa vie, ses sentiments, ses références, et il ne le cache pas. L'histoire est assez bien, les personnages plutôt bons, et même si la fin est délicate le scénario ne fait pas défaut.