James Gray change de registre, et de quel manière! Mais au fond, l'univers du cinéaste ne resterait-il pas sensiblement le même? En effet, c'est une sorte de patte que semble avoir désormais poser le cinéaste sur le septième art, notamment dans ses indescriptibles ambiances nocturnes, indescriptiblement belles et envoutantes. Mais l'autre très grande qualité de Gray (et c'est sans doute cela la marque des grands), c'est de transcender un scénario qui dans énormément de mains aurait donné un banal téléfilm du dimanche après-midi. Nous sommes ainsi la plupart du temps dans le non-dit, la sensation, l'émotion discrète mais bien réelle et profonde... Tout cela contribue à rendre le film intense de bout en bout, l'ensemble sonnant qui plus est incroyablement juste dans les relations entre les différents personnages. Et que dire de l'interprétation, entre un Joaquin Phoenix en état de grâce (ce qui lui arrive souvent, il est vrai) et deux actrices aussi belles que touchantes : Gwyneth Paltrow et Vinessa Shaw. On pourra alors toujours reprocher au film d'être en définitive sans grande surprise, mais qu'importe, car on ne peut être que subjugués du début à la fin par autant de talent de sincérité. Un futur classique.