C’était encore la bonne période d’Oliver Stone, l’époque où il ne construisait pas ses intrigues par-dessus la jambe, l’époque où il prenait le temps de creuser des personnages qu’il dévoilait progressivement grâce à un véritable savoir-faire. Pour moi, « U-Turn » est de ces films qui n’ont rien d’extraordinaire dans ce qu’il raconte, mais qui se distingue dans leur manière raconter. Or, là, dans cet espèce de croisement entre Road Movie et quelques codes narratifs qui relèvent clairement de l’épouvante, il parvient à construire un univers à l’ambiance qui m’a beaucoup parlé et dans lequel on se sent aussi très vite prisonnier, comme l’est le remarquable Sean Penn. Moi je trouve que Stone joue très bien avec nous tout le long de cette intrigue et c’est bien là tout ce que je demande à un film. Qu’il me manque ce réalisateur là…